L'interdiction du parti communiste attise l'hystérie politique et détourne l'attention des problèmes réels de l'économie ukrainienne, lit-on dans le quotidien Guardian.
Une hystérie anticommuniste fleurit à Kiev, souligne Vladimir Ichtchenko dans son article pour le Guardian. Ayant prohibé les symboles soviétiques, le tribunal ukrainien a déclaré hors la loi le parti communiste du pays. Cette mesure a été critiquée par les défenseurs des droits de l'homme, selon lesquels il s'agit d'une violation manifeste de la Convention européenne des droits de l'homme. En effet, la Convention stipule qu'un parti politique ne peut pas être interdit pour sa symbolique: c'est son activité qui doit être reconnue comme menaçante pour la sécurité nationale.
Détail ironique: d'après le journaliste du Guardian, le parti communiste d'Ukraine (PCU) n'est pas dangereux, et il n'a rien de communiste. La seule chose qui l'apparente au PCUS (Parti communiste de l'Union soviétique; ndlr) est son attachement aux symboles soviétiques et aux citations vides de Marx et Lénine. Les leaders du PCU font désormais partie de l'élite bourgeoise et défendent plutôt les intérêts de la Russie et non de la classe ouvrière.
Après les protestations de l'Euromaïdan et le renversement du régime de Viktor Ianoukovitch, certains militants du parti ont soutenu les insurgés dans le sud-est de l'Ukraine, bien que les dirigeants du PCU se soient à plusieurs reprises déclarés en faveur de l'intégrité territoriale du pays. Pour le journaliste, cette position incohérente du parti à l'égard du conflit en cours dans l'est du pays est l'une des raisons de la crise du PCU.
Ayant échoué pour la première fois de son histoire aux dernières élections (octobre 2014) et après avoir perdu les élections locales de 2015, le PCU est devenu un bouc émissaire. Pour détourner l'attention de la population de la hausse des prix, les autorités ukrainiennes ont besoin de continuer leur lutte idéologique.