02.11.2015 - « Nègres blancs » et Autochtones : un dialogue nécessaire

[Note du Bonnet : bien que nous appelions nos compatriotes à une sérieuse introspection dans cette affaire de Val-d'Or, nous tenons aussi à rappeler au jeune Nadeau-Dubois, affilié aux altermondialistes ethnomasochistes de Québec Solidaire, que les génocidaires sont bien anglo-saxons.

N'oublions pas que le colonisateur anglais, notamment par le biais de ses médias, se pare souvent de l'habit du chevalier blanc dans une parfaite posture d'inversion accusatoire. Pour se convaincre des résultats obtenus par cette attitude, aspect parmi tant d'autres de la politique du "diviser pour régner" menée par la Perfide Albion, il suffit de constater à qui va le vote d'un Sugar Sammy, dont les compatriotes ont, c'est bien connu, été massacrés par des Auvergnats ...]

Les révélations de l’émission Enquête ont eu l’effet d’une bombe, avec raison. Mais au-delà du choc initial, cette crise doit être l’occasion d’une réflexion en profondeur sur les rapports entre le peuple québécois et les peuples des Premières Nations. On est habitué d’entendre certains politiciens parler du Québec comme d’un cas « exemplaire ». Au Canada anglais (rien de surprenant), on dit souvent l’inverse : la société québécoise serait insensible aux enjeux autochtones. Et si la réalité était beaucoup plus complexe?

On répète depuis plusieurs années que le Québec serait un exemple à suivre en matière de relations avec les peuples autochtones. À entendre des personnalités politiques aussi différentes que Bernard Landry et Thomas Mulcair, on a l’impression que la Belle Province serait un véritable paradis pour les onze nations autochtones qui y sont établies.

Je crois que ces déclarations traduisent un sentiment largement répandu chez nous : puisque les « affaires autochtones » sont de compétence fédérale et que la loi qui les régit (la célèbre « Loi sur les indiens » de 1876) a été rédigée par Ottawa, on juge souvent que c’est cette dernière, et seulement elle, qui est responsable du sort réservé aux peuples autochtones. « C’est la faute du fédéral! », entend-on souvent. D’où cette habitude de s’enorgueillir d’ententes comme la Paix des Braves et la Convention de la Baie-James, pour renvoyer la balle dans le camp d’Ottawa. S’il ne faut pas nier que ces traités constituent des avancées importantes (saluées par de nombreux leaders autochtones), cela ne nous autorise pas à conclure, comme le faisait il n’y a pas si longtemps Bernard Landry, que « le Québec est exemplaire dans le Canada ». Le scandale des derniers jours en est la preuve irréfutable, d’autant plus qu’on sait maintenant que des cas similaires ont été rapportés au sein d’autres services de police et dans d’autres régions.

Si cette nouvelle a suscité une commotion d’aussi grande ampleur, c’est justement parce qu’elle vient contredire cette conviction, parce qu’elle vient rappeler aux Québécois-e-s d’origine française qu’ils et elles ne peuvent pas se contenter de jeter le blâme sur l’État canadien. Non, ce n’est pas juste « la faute du fédéral ». Le gouvernement québécois et les institutions québécoises ont, eux aussi, une responsabilité historique quant à la situation tragique des Premiers peuples. Nous devons la reconnaître.

Entendons-nous bien : je ne cherche pas à inverser l’argument. Je ne soutiens surtout pas que l’État québécois est « pire » que l’État canadien en cette matière. Les conditions de vie des Autochtones sont difficiles partout. Ce que je soutiens, par contre, c’est que, pour des raisons historiques, la société québécoise a davantage de difficulté à reconnaître et à parler de sa responsabilité à l’égard des Autochtones qu’ailleurs au Canada.

 

Le retard du Québec

J’ai beaucoup voyagé au Canada dans les dernières années et, chaque fois, j’ai eu le sentiment que les enjeux autochtones y étaient beaucoup plus discutés qu’au Québec par les médias. Est-ce que je me trompais?

J’ai posé la question à Alana Boileau, coordonnatrice justice et sécurité publique chez Femmes autochtones du Québec et auteure d’un mémoire de maîtrise portant justement sur la connaissance qu’ont les Québécois-es de l’histoire et des réalités actuelles des Autochtones. Elle a confirmé mon impression : le Québec est « sans contredit » en retard sur le reste du Canada à cet égard. « Au Québec on n’en parle même pas, des enjeux autochtones, en dehors des crises comme celle-ci. Le genre d’engouement médiatique qu’on voit actuellement est rare, voire même sans précédent! » me dit-elle. Elle poursuit avec des exemples de ce qui se fait ailleurs : la présence de la tragédie des pensionnats dans le programme scolaire de la Saskatchewan et de l’Ontario, l’existence d’une section « aboriginal news » sur le site de la CBC, l’existence d’unités policières autochtones (formées de policiers et de travailleurs sociaux) au service de police de Winnipeg, la présence visuelle des cultures autochtones dans plusieurs villes canadiennes, etc.

 

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