12.10.2015 - Partenariat transpacifique : que cherche Obama?

Le Partenariat transpacifique (TPP) a reçu l'accord de principe, le 5 octobre, des représentants des douze pays concernés (Etats-Unis, Canada, Mexique, Chili, Pérou, Japon, Malaisie, Vietnam, Singapour, Brunei, Australie et Nouvelle-Zélande). Ce ne fut pas sans de multiples discussions, qui ont occupé plus de 5 jours.

La caricature est de China Daily, qui considère non sans raisons qu'Obama veut enfermer le Japon dans une guerre économique contre la Chine

 

Obama considère que ceci constitue pour lui un grand succès personnel. Il s'agit de l'aboutissement de discussions entamées en 2008, qui ouvre la porte à l'un des plus importants traités de libre-échange jamais signé. L'accord de principe doit maintenant être ratifié par les parlements de chacun des pays. On doit noter que le Traité est encore considéré comme confidentiel. En dehors des négociateurs, nul n'en connait les termes précis - même pas les parlementaires des pays appelés à le ratifier

Sur un certain nombre de points, les oppositions entre négociateurs étaient nombreuses. Il en a été ainsi de la protection des brevets dans le domaine des médicaments biotechnologiques. L'Australie, mais aussi le Chili et le Pérou, s'opposaient fermement à la protection dont dans le cadre du TPP jouiront les entreprises américaines du secteur. De même, l'ouverture du marché des produits laitiers canadien, japonais et américain aux exportations en provenance de Nouvelle-Zélande et d'Australie, plus compétitives, n'a pas été obtenue sans mal. Il en a été de même de l'ouverture du marché nord-américain dans le secteur des pièces détachées automobiles, où dominent les constructeurs japonais, très redoutés.

 

En définitive, l'accord prévoit la disparition de 18 000 droits de douane auxquels étaient assujetties les exportations américaines en direction de ses onze partenaires dans l'industrie mécanique, les technologies de l'information, la chimie ou les produits agricoles. Mais à l'inverse, il ouvrira le marché américain aux importations de milliers de produits de consommation courante, fabriqués dans les pays asiatiques à bas coût. Ceci entrainera nécessairement la disparition de milliers d'entreprises américaines dans ces domaines, déjà fortement éprouvées par la concurrence chinoise. Cela fait que le projet de TPP, censé bénéficier globalement aux États-Unis, a suscité l'opposition de nombreux parlementaires influents dans divers États de la fédération. Si Obama ne réussit pas à se faire reconnaître par le Congrès une procédure d'accord global (fast track), le TPP pourrait être rejeté.


Le libre échange, ruine des économies des pays développés ?

 

L'OCDE a récemment publié diverses études montrant que l'ouverture des frontières aux exportations des pays à bas coût, qu'il s'agisse des signataires du TPP ou de la Chine, non signataire, sera à terme insupportable pour les pays développés membres de l'OCDE, Europe mais aussi États-Unis. Il s'agira, selon le terme employé, d'un véritable tsunami. Comme l'a écrit Marc Antoine Rochet dans un article du 27 septembre publié par La Synthèse on line http://www.lasyntheseonline.fr/taux/banques_centrales/fed/la_fed_plus_proche_dun_qe4_que_dune_hausse_des_taux,31,4871.html

 

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