10.09.2014 - Il n’y a aucun espoir d’un cessez-le-feu durable à Gaza

Du fait qu’il contourne les problèmes les plus importants, le dernier accord de cessez-le-feu pave la voie d’un nouveau conflit. 

La joie du cessez-le-feu à Gaza risque d’être de courte durée, si l’on en juge par le contenu même de l’accord et les actions et déclarations qui l’ont suivi. Quand on l’analyse, on s’aperçoit qu’il reproduit les erreurs des précédents accords : une formulation vague et le report des pourparlers sur les questions fondamentales.

Ce sont peut-être ces failles qui ont conduit le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou à dire qu’il « n’avait accepté aucune demande du Hamas ». Il est donc étonnant que le mouvement palestinien et ses alliés célèbrent l’accord de cessez-le-feu comme une victoire.

L’Égypte n’est pas mentionnée ni la fin du blocus par Israël, et pourtant ce sont les demandes de loin les plus importantes des Palestiniens pour Gaza. Les deux pays vont sans doute ouvrir des postes frontières, mais pas tous. Il y aura un allègement du blocus, mais on ne sait pas dans quelle mesure. Étant donné les restrictions passées et leur hostilité envers le Hamas, il sera très probablement limité et chaque minuscule allègement sera décrit comme une concession de première importance.

Et il n’y a aucune mention du problème plus large et plus crucial d’un état palestinien. Juste après le cessez-le-feu, le ministre israélien, Ofir Akunis, a réaffirmé clairement la position officielle de son pays. « Aucune nation ne renonce à sa patrie, » et les territoires occupés de Cisjordanie « sont le berceau de la nation juive, » a-t-il déclaré, ajoutant: « Revenir aux frontières de 1967 serait un suicide national. »

Cela fait écho à cette déclaration que Netanyahou a faite en juillet dernier: « Nous n’accepterons jamais un accord qui nous oblige à renoncer au contrôle de la sécurité des territoires situés à l’ouest du Jourdain ». C’est à dire, la Cisjordanie.

« Cette phrase signifie tout simplement que Netanyahou n’acceptera jamais l’instauration d’un état palestinien, » commente David Horovitz, le rédacteur en chef du Times of Israel. Israël sépare complètement Gaza du conflit palestinien dans son ensemble. Aucune trêve ne peut durer dans ces conditions.

Il est prévu que l’Autorité Palestinienne se charge de l’administration des frontières de Gaza à la place du Hamas, et qu’elle coordonne l’effort de reconstruction avec les donateurs internationaux. Mais cela ne pourra se faire que si l’accord de réconciliation palestinienne est pérenne.

C’est un grand si, étant donné l’opposition véhémente d’Israël à cet accord, ses efforts pour le saboter, et la dégradation du climat de confiance et de coopération entre le Hamas et l’AP pendant le récent assaut contre la Cisjordanie, puis contre Gaza. Si le processus de réconciliation s’enraye une fois que l’AP aura pris l’administration de Gaza au Hamas, cela pourrait aboutir à une réédition du conflit ouvert qui les a opposés en 2007, pour la plus grande joie d’Israël.

 

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