25.09.2015 - Ismaïl Haniyeh accuse l’Egypte d’assiéger Gaza en inondant la frontière

Le chef du Hamas dans la bande de Gaza, Ismaïl Haniyeh, a accusé l’Égypte jeudi d’assiéger l’enclave palestinienne en inondant la zone tampon frontalière. L’Égypte mène depuis quelques semaines avec des engins de chantier d’importants travaux de terrassement dans la zone, ont constaté les journalistes de l’AFP du côté palestinien.

Pour les Palestiniens, qui ont vu de l’eau s’infiltrer de leur côté de cette région semi-désertique, il ne fait aucun doute que les Égyptiens ont entrepris d’inonder la zone tampon pour submerger les derniers tunnels clandestins subsistant entre Gaza et le Sinaï égyptien, en proie à une insurrection jihadiste. Les Égyptiens pomperaient à cette fin l’eau de la Méditerranée toute proche, disent-ils.

Les travaux en cours semblent ajouter encore à l’enclavement de Gaza, territoire soumis au blocus israéliens et quasi-blocus égyptien, et en proie à un profond marasme économique. Plusieurs responsables gouvernementaux et militaires égyptiens, sollicités par l’AFP, ont jusqu’alors décliné tout commentaire.

« Pourquoi (les Égyptiens) creusent-ils ces tranchées et ces conduits d’eau autour de Rafah ? Et pourquoi passer outre aux relations de voisinage et à l’histoire de Gaza qui a toujours défendu la sécurité régionale de l’Égypte et des pays arabes », a lancé M. Haniyeh lors d’un prêche prononcé pour l’Aïd al-Adha ou fête du Sacrifice à Khan Younès, dans le sud de l’enclave palestinienne. « Nous disons à nos frères d’Égypte : arrêtez ce projet », a-t-il déclaré.

« Nous saurons faire notre devoir face à ceux qui assiègent Gaza et complotent contre elle », a-t-il prévenu. L’Égypte a déjà établi une zone tampon large de 500 mètres sur environ 10 km le long de la frontière avec Gaza. Son armée affirme avoir détruit des centaines de tunnels utilisés pour faire passer clandestinement des combattants, des marchandises et des armes entre la bande de Gaza et le Sinaï.

Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, est devenu l’une des bêtes noires du régime du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qui accuse régulièrement ce mouvement islamiste palestinien de soutenir les attaques sur son sol. Les tunnels ont été longtemps un moyen capital pour faire entrer de la contrebande à Gaza. L’Egypte contrôle l’unique ouverture de l’enclave palestinienne sur le monde en dehors des points de passage aux mains d’Israël.

Face au travaux entrepris par l’Égypte dans la région, le maire de la ville frontalière de Rafah, Soubhi Abou Redouane, s’était alarmé lundi des risques encourus par la nappe naphréatique, les zones agricoles et les consommateurs, dans un territoire où l’accès à l’eau est une préoccupation constante. Il avait aussi invoqué le danger d’effondrement de constructions déjà fragilisées par des bombardements israéliens contre les tunnels. (Afp)

 

Source : Algérie 1

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