19.08.2015 - En Espagne, un festival boycotte un chanteur juif américain qui refuse de se dire en faveur d'un État palestinien

Le concert de l'Américain Matisyahu a été annulé par les organisateurs du festival Rototom Sunsplash de Benicassim, très proches du mouvement BDS (boycott-désinvestissement-sanctions).

Le chanteur de reggae et hip-hop Matisyahu devait se produire au festival Rototom Sunsplash de Benicassim en Espagne le 22 août, mais suite aux pressions du mouvement de boycott d'Israël BDS, son concert a été annulé. Les organisateurs lui avaient demandé de faire une déclaration vidéo ou de signer un texte indiquant clairement s'il soutenait le droit des Palestiniens à avoir leur propre État, rapporte El País.

Matisyahu, un artiste juif américain qui faisait partie jusqu'à 2012 du mouvement ultra-orthodoxe Loubavitch, a refusé de prendre position. Il a expliqué lundi sur son compte Facebook qu'il évitait de parler politique dans ses chansons, rapporte le Jerusalem Post.

«Honnêtement, j'ai trouvé choquant et insultant qu'en tant que seul artiste juif américain du festival, ils veuillent me forcer à faire des déclarations politiques. Est-ce que les autres ont dû faire des déclarations politiques avant de faire leur concert?»

Selon El País, cinq artistes avaient déclaré ne pas vouloir se produire si le concert de Matisyahu était maintenu. Le mouvement BDS (Boycott-Désinvestissement-Sanctions), qui est proche des organisateurs du festival, a accusé le chanteur d'être un «sioniste» qui soutient «un État –Israël– qui pratique l'apartheid et le nettoyage ethnique».

La fédération des communautés juives d'Espagne a qualifié l'annulation du concert d'acte «lâche, injuste et discriminatoire». 

Le précédent d'un documentariste juif en Norvège

 

Une autre annulation liée au mouvement BDS a fait polémique cet été: les organisateurs d'un festival de film norvégien ont expliqué au documentariste israélien Roy Zafrani que son film sur des enfants handicapés en Israël ne pourrait pas être diffusé car il n'évoquait pas l'occupation de Gaza ou la discrimination envers les Palestiniens. Zafrani a précisé que son film n'avait reçu aucun financement du gouvernement israélien. 

«Personne ne boycotterait un réalisateur iranien à cause des actions de son gouvernement. Donc je ne vois pas pourquoi je devrais être rejeté.»

 

Source : Slate

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