16.08.2015 - Jacques Saadé : Le Liban doit s’adapter pour conquérir de nouveaux marchés

En visite au Liban, le PDG de l'armateur français CMA-CGM a vu ses biens saisis par la justice dans le cadre d'une procédure qu'il conteste. Il livre pour « L'Orient-Le Jour » sa version des faits et dévoile ses idées pour développer les exportations libanaises.

La justice a ordonné cette semaine la saisie exécutoire de vos actifs (mobiliers et immobiliers) au Liban pour la non-exécution d'un jugement vous enjoignant de régler 4,5 millions de dollars d'honoraires à l'un de vos anciens avocats, Boutros Harb. Dans quelle mesure cela peut-il affecter vos activités et celles de la CMA-CGM au Liban ?
J'ai décidé de présenter un recours en responsabilité pour fautes lourdes contre l'arrêt de la cour d'appel de Beyrouth. Ce recours sera accompagné d'une garantie bancaire pour couvrir les montants visés dans l'arrêt. Cette décision n'aura donc pas d'impact sur nos activités.
Mais je n'approuve pas ces pratiques. Le montant des honoraires réclamés par cet avocat ne correspond pas à celui initialement convenu avec lui. Sa demande est donc indue.
C'est d'autant plus regrettable que je viens au Liban, auquel je suis très attaché, pour contribuer à trouver des solutions à certains problèmes de l'économie à travers les moyens du Groupe CMA-CGM, présent dans le pays depuis sa création en 1978, et qui constitue l'un de ses premiers acteurs économiques. Pour le reste, je ne souhaite pas m'exprimer davantage sur cette affaire en cours.

 

 

Vous avez notamment lancé, fin juillet, deux nouveaux services de transport de marchandises vers les marchés arabes. S'agit-il d'une initiative ponctuelle liée à la fermeture des voies d'exportation terrestres ?
Pour mieux relier l'offre libanaise de fruits et de légumes à la demande du Golfe, nous avons ajouté une escale à Beyrouth sur nos services Epic, desservant notamment les marchés du Moyen-Orient et du nord de l'Europe, et Mex, reliant les ports de l'ouest de la Méditerranée à l'Arabie saoudite, au Golfe et à l'Asie.
Ces nouveaux bateaux disposent chacun de plusieurs centaines de conteneurs réfrigérés permettant de transporter toutes sortes de fruits et de légumes en fonction de leur saisonnalité. Beyrouth est donc désormais desservie toute l'année par six lignes hebdomadaires, ce qui est exceptionnel.
Afin de contribuer à trouver une solution au problème des exportations maritimes, j'ai organisé un déjeuner qui a réuni le ministre de l'Industrie, les représentants du secteur agricole et de l'industrie ainsi que plus de 70 producteurs libanais. L'idée était également d'ouvrir de nouvelles perspectives pour le secteur, qui doit davantage être présent sur d'autres marchés.

Lesquels ?
Le Liban exporte la grande majorité de ses produits agricoles vers les pays du Golfe. Mais d'autres marchés sont également très prometteurs. L'Afrique est encore peu exploitée alors que les Libanais y sont nombreux. Nous sommes d'ailleurs en train de chercher à recruter une dizaine de représentants libanais pour le marché africain.
La Russie constitue également un marché de choix pour le Liban. Les Russes importent 17 millions de tonnes de fruits et de légumes par an, en raison d'un climat peu propice à la culture de ces produits auquel s'ajoutent les sanctions occidentales. Nous avions d'ailleurs accompagné en novembre dernier une délégation libanaise en Russie, menée par le ministre de l'Économie et du Commerce Alain Hakim, pour mettre en contact les Chambres de commerce des deux pays.

 

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