07.07.2015 - De nouvelles révélations sur la guerre de 1967 mettent en évidence les atrocités israéliennes

« Durant l’opération, nous avons dû chasser les habitants. Ce déracinement d’un villageois enraciné dans son village, en le transformant en réfugié, simplement en l’expulsant, et pas un, deux ou trois d’entre eux, mais une véritable expulsion. Et quand vous voyez que tout un village est conduit comme des agneaux vers l’abattoir, sans la moindre résistance, vous comprenez ce qu’est l’Holocauste. » - Témoignage d’un soldat israélien dans le documentaire Censored Voices (Voix censurées), dirigé par Mor Loushi (2015).

Dans le sillage de la guerre des Six-Jours (juin 1967), l’écrivain israélien Amos Oz, à l’époque réserviste dans l’armée israélienne, et un de ses amis avaient récolté des interviews de soldats israéliens qui avaient participé à la guerre et leur avaient demandé de parler des émotions que les combats avaient suscitées en eux. Les interviews avaient été publiées dans un livre intitulé Conversations with Soldiers (Conversations avec des soldats), auquel ma génération faisait plus populairement référence comme le livre « des exécutions et des larmes ».

Le censeur militaire (une fonction qui existe toujours actuellement, remplie récemment encore par l’actuelle ministre de la Culture, Miri Regev) a effacé 70 pour 100 des preuves depuis qu’il a prétendu que cela nuirait à l’image internationale d’Israël.

Ce mois-ci, une cinéaste israélienne très active, Mor Loushi, présente son nouveau documentaire s’appuyant sur une grande partie de ce matériel censuré. Les atrocités rapportées par les soldats comprennent des expulsions forcées, comme celle citée plus haut, des descriptions choquantes d’exécutions sommaires de prisonniers de guerre et des allusions à des massacres de villageois innocents.

Un répertoire du mal

Cette 48e commémoration de la guerre des Six-Jours (1967) coïncidait avec la 67e commémoration de la Nakba, le nettoyage ethnique de la Palestine avant et après la création d’Israël en 1948. Ce répertoire du mal confessé par les soldats dans le nouveau film nous remet à l’esprit les atrocités perpétrées voici 67 ans à une échelle plus importante, bien que similaire dans l’horreur.

Les atrocités de 1948 furent ignorées par la communauté internationale et, pendant très longtemps, la Nakba tout entière fut niée, dans le même temps que le souvenir de l’Holocauste semblait fournir une carte blanche à Israël dans sa poursuite du nettoyage ethnique de la Palestine.

Il n’est guère étonnant dans ce cas que, lorsqu’en 1967, l’appétit territorial d’Israël avait été rassasié avec l’occupation de la totalité de la Palestine historique de même de vastes pans de l’Égypte et de la Syrie, cela eût été réalisé par le biais d’opérations tout aussi inhumaines de nettoyage ethnique, d’expulsions et de massacres.

Il y avait une différence entre les deux chapitres d’atrocités commises au cours des deux guerres. En 1967, Israël était moins rassuré quant à la complaisance mondiale, et même américaine, envers ses méthodes cruelles sur le terrain et c’est pourquoi il tenta de les dissimuler aux regards indiscrets. La muraille de dissimulation bâtie par Israël, toutefois, fut près d’être éventrée quand le navire de guerre américain USS Liberty entendit les communications entre les troupes dans la bande de Gaza, le 8 juin 1967, communications qui faisaient probablement état de l’exécution sommaire de prisonniers de guerre égyptiens ainsi que de civils palestiniens. Le navire fut gravement endommagé le même jour par des frappes des forces aériennes israéliennes.

Plus tard, les atrocités furent confirmées par des témoins oculaires et il en fut de nouveau beaucoup question lorsque des fosses communes furent retrouvées en 1995, dans la région d’al-Arish, dans le Sinaï, ce qui durcit quelque peu les relations entre l’Égypte et Israël, comme CNN l’avait fait savoir à l’époque.

 

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