13.06.2015 - Pétrole sur le fleuve et sécurité : des ministères fédéraux se contredisent

Pour répondre aux inquiétudes dans la population, Transports Canada affirme que la préparation à d'éventuels déversements d'hydrocarbures sera améliorée entre Montréal et l'île d'Anticosti. Mais la Garde côtière fait circuler une information différente.

Un texte de Thomas Gerbet

 
« Sécurité de classe mondiale », c'est le nom qu'a donné le gouvernement fédéral à sa nouvelle approche. Il s'agit de mieux planifier les interventions d'urgence en collaboration avec les gouvernements provinciaux, les collectivités locales, les groupes autochtones et l'industrie.

 

Ottawa répond ainsi aux recommandations de son comité d'experts sur la sécurité des navires-citernes, qui l'avait critiqué, il y a quelques mois, pour avoir un seul et unique modèle de préparation, quelle que soit la région du pays (fleuve, Grands Lacs, eaux profondes...).

 

Le 28 mai, lors d'un colloque qui réunissait des élus municipaux, des industriels et des fonctionnaires provinciaux et fédéraux, un représentant de la Garde côtière canadienne a annoncé aux personnes présentes, document à l'appui, que la partie du fleuve entre Québec et l'île d'Anticosti a été désignée comme une des quatre régions du projet pilote. 

 

Le chef adjoint du Parti vert du Canada, Daniel Green, qui se trouvait dans la salle, est ressorti très étonné : « la zone entre Valleyfield et Québec est autant, sinon plus, à risque que Québec-Anticosti ».

 

Il s'appuie sur une étude réalisée par la firme WSP (ex-Genivar) à la demande d'Ottawa, en 2013. Elle concluait que l'indice de risque environnemental lié aux déversements d'hydrocarbures était « très élevé » (en rouge sur la carte) tout le long du fleuve.

 

L'étude de WSP estime que le risque d'un déversement majeur (plus de 9000 tonnes) de pétrole brut au Canada est de 1 tous les 242 ans. Pour un déversement de plus de 900 tonnes, la probabilité est de 1 tous les 52 ans.

 

Le corridor fluvial entre Montréal et Québec doit connaître une intensification des déplacements de navires-citernes à compter des prochaines semaines. L'inversement du flux de la ligne 9B du pipeline d'Enbridge permettra d'acheminer dans la métropole jusqu'à 300 000 barils par jour de pétrole issu des sables bitumineux.

 

Une partie de ce brut sera chargé sur des pétroliers taille « Panamax » qui feront la navette vers la raffinerie Valero de Lévis, à raison de deux ou trois voyages par semaine. Et c'est sans compter les déplacements de pétroliers au site d'entreposage de Kildair à Sorel-Tracy.

 

Montréal ou Québec?

 

Pourquoi exclure le corridor Montréal-Québec de la « Sécurité de classe mondiale », a-t-on demandé à Transport Canada?

 

« Le secteur initial s'étendait de l'île d'Anticosti à Québec », nous a répondu la porte-parole de Transports Canada, Mélany Gauvin, mais « dans le budget de 2015, le gouvernement du Canada a décidé d'étendre le secteur pilote du Saint-Laurent, de l'île d'Anticosti à Montréal ».

 

Il n'y a toutefois aucune mention d'un tel changement dans le budget déposé le 21 avril. Certains se demandent pourquoi le gouvernement fédéral véhicule un message différent un mois plus tard devant fonctionnaires, élus et industriels.

 

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