07.06.2015 - Israël et les Républicains US poussent les Palestiniens dans leurs derniers retranchements

Si la violence éclate à nouveau, les politiciens israéliens et américains devront s’en prendre à eux-mêmes car ils ont dégoûté les Palestiniens des négociations diplomatiques.

Le sort des Palestiniens ressemble à celui d’un chat acculé dans une impasse. Il cherche un moyen de sortir, miaule plaintivement, tente de faire ami-ami, mais quand il voit que la résistance non violente ne sert à rien, il ne se rend pas. Dans cette situation désespérée, le chat sort ses griffes, se jette sur la cible et plonge ses dents dans l’ennemi mille fois plus gros que lui. Au début de l’occupation en 1967, les Palestiniens ont essayé d’être gentils avec les Israéliens qui avaient pris le contrôle de leur terre. Ils ont essayé de se lier d’amitié avec le nouveau propriétaire, ils ont aidé à construire les colonies et ont entretenu les jardins de leurs voisins juifs privilégiés.

Après avoir montré leurs griffes pendant la première Intifada qui a éclaté à la fin de 1987, les Palestiniens ont reconnu l’État d’Israël dans les frontières de 1967 et se sont engagés à mettre fin à leur lutte armée. En Septembre 1993, ils ont signé un accord à la Maison Blanche qui devait à leur sens entériner leur libération. Au lieu de cela, l’accord les a poussé dans les cages des zones A et B, et a augmenté l’emprise d’Israël sur 60% de la Cisjordanie.

Pendant la deuxième Intifada, qui a éclaté après l’échec des négociations de Camp David à l’été 2000, les Palestiniens ont commencé à mordre, mais les Israéliens leur ont cassé les dents. Depuis que le président Mahmoud Abbas a remplacé le défunt leader de l’Organisation de libération de la Palestine, Yasser Arafat, il y a plus de 10 ans, l’Autorité palestinienne a cherché à échanger la violence contre la diplomatie. Et donc, nous avons eu la Feuille de route de 2003, les pourparlers d’Annapolis de 2007, les négociations d’Amman et finalement l’initiative de Kerry en 2014. Avec comme résultat commun, zéro avancée vers la fin de l’occupation et la construction de centaines de nouveaux logements de colons en Cisjordanie et à Jérusalem.

L’échec de la diplomatie classique – je parle des négociations interminables sous l’égide des États-Unis – a obligé les Palestiniens à internationaliser leur lutte. Ils ont trouvé des moyens de contourner Washington comme le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, la FIFA qui régit le football international, la Cour pénale internationale de La Haye et bientôt le Comité olympique. Ce sont des arènes légitimes pour une nation qui lutte pour sa liberté contre un État qui installe ses citoyens dans des zones considérées par le monde entier comme des territoires occupés par la force des armes. C’est une lutte non-violente, ce qui est préférable à une lutte violente. En partant, bien sûr, du principe qu’il n’est pas question de se soumettre.

Mais il y a des officiels américains qui ne laissent pas d’autre choix aux Palestiniens. Jusqu’à présent, ceux que se font appeler à tort les « amis d’Israël » alors qu’ils devraient s’appeler les « amis de ceux qui s’opposent à un État palestinien » se sont contentés de réduire l’aide versée à l’Autorité palestinienne. Les déclarations de milliardaires comme Sheldon Adelson contre l’établissement d’un État palestinien les ont poussés à s’aligner sur tous les conservateurs de Capitol Hill. Ces officiels ont rivalisé de déclarations anti-palestiniennes et ont prôné la punition économique collective de la population des territoires. Aujourd’hui ils se mettent aussi à poursuivre les Palestiniens et leurs partisans dans des tribunaux étrangers.

 

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