Des militaires canadiens auraient fait vivre des moments de terreur à des détenus dans le centre de détention de la base de Kandahar en Afghanistan sans jamais payer pour leur geste.

Des policiers militaires canadiens auraient terrorisé une quarantaine de prisonniers afghans en effectuant des entrées surprises dans leurs cellules à plusieurs reprises, rapporte le quotidien La Presse.  Les faits se seraient produits entre décembre 2010 et janvier 2011, au moment où la mission canadienne en Afghanistan touchait à sa fin.

Armés de boucliers et de bâtons, les soldats plaquaient les prisonniers contre le mur ou au sol en criant. Certains étaient tellement terrifiés qu’ils urinaient ou déféquaient dans leurs vêtements.

Les militaires auraient agi à la demande de leurs supérieurs, selon La Presse. Ils souhaitaient entre autres contraindre les prisonniers à dévoiler les informations pour contrer la menace de talibans et trouver les caches d’armes.

Une plainte envoyée au Service national des enquêtes (SNE) des Forces canadiennes aurait permis de mettre fin aux incursions. L’enquête n’a toutefois donné lieu à aucune accusation. La Commission d’examen des plaintes concernant la police militaire (CPPM) aurait également reçu une nouvelle plainte en février.

Les militaires auraient agi alors que la torture, les traitements cruels ou dégradants sont formellement interdits, selon les conventions de Genève dont le Canada est signataire.

Une vaste enquête des Nations unies en 2011 avait déjà révélé que les détenus transférés aux forces afghanes par les Canadiens étaient  «systématiquement torturés».  Jusqu’au retrait des troupes de Kandahar, Stephen Harper avait toujours nié ces pratiques. L’affaire avait déjà également été décriée dans des reportages du Globe and Mail en 2007.

Source : journaldemontreal.com