samedi, 02 mai 2020 13:17

Le Journal de Montréal se contredit dans ses propres chiffres sur la grippe

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Réjean DeGaules

En ce 2 mai 2020, le Journal de Montréal a produit un dossier spécial qui couvrait la mortalité des Québécois en statistique. Selon un petit paragraphe en exergue de la version papier, « la grippe a tué 400 personnes par année entre 2012 et 2016. L’an dernier, 1042 personnes ont été emportées par cette maladie. Bien moins que les 1761 morts de la Covid-19 survenues entre le 18 mars et le 29 avril. » Or, selon le tableau placé en page centrale de ce même journal, 1994 personnes seraient morte de la grippe entre 2012 et 2016. Ce qui fait une moyenne de pratiquement 500 personnes par année. Non pas 400 comme l’annonçait le petit paragraphe en exergue. Entre 400 et 500, la différence n’est pas grande. On cherche bien sûr à minimiser fallacieusement le taux de mortalité de la grippe. Mais on se contenterait de ne rien dire  de cette petite tricherie statistique, si  le Journal de Montréal en partenariat avec l’institut de la statistique du Québec n’utilisait pas des procédés aucunement rigoureux.

L’un de ces procédés est celui de comparer des années où la grippe fut bénigne et le covid-19 qui ne fut pas jusqu’à tout récemment pas ou peu testé avant les décès.

Le journal de Montréal évite de comparer la mortalité dû au coronavirus aux années de mortalité élevées

La pire année de grippe, selon l’INESSS fut 2017. Il est donc évident que le Journal de Montréal n’allait pas tenir compte de cette année dans sa moyenne de mortalité par année pour chaque maladie. Selon statistique Canada, la mortalité liée à la grippe semblait augmenter après 2016 jusqu’à atteindre un sommet en 2018, dernière année où la grippe fut recensée.  Se pourrait-il que le nombre de mort augmente à chaque année, parce que la population vieillit ? Pour cette raison, comparer la mortalité de 2012 et de 2020 apparait assez malhonnête.

Comparer des pommes à des oranges

 Il est bien évident que si l’on fait la comparaison entre les années où le Coronavirus n’existait pas et les années où la grippe ne fut pas si mauvaise, la grippe l’emporte pour la quantité de mort qu’elle a provoquée. Pourquoi accepter l’inverse ? Pourquoi comparer une moyenne d’année pour la grippe et une saison particulière pour le Coronavirus ? La comparaison serait valable si on évaluait une saison de grippe intense par rapport au Coronavirus de cette année.

Le dépistage «rigoureux» de l’influenza

De plus, la comparaison serait valable si les cas de coronavirus et de grippe avaient été judicieusement recensés avant le décès des gens. Vous êtes vous déjà fait tester positif à l’influenza ? Évidemment jamais, puisque personne ou presque ne subit des testes de dépistage de l’influenza.

Autrement dit, cette recherche devrait être déclaré non-valide par des autorités honnêtes en matière de santé. Et il faudra peut-être trouver un autre moyen que les statistiques pour se faire une idée juste d’une maladie.

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