jeudi, 26 mars 2020 11:56

Sans validation de l’OMS, la chloroquine ne peut être prescrite au Québec

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Réjean DeGaules

Question du journaliste Philippe Teisceira-Lessard du journal La Presse

«On parle beaucoup de colchicine et de chloroquine. De quoi s'agit-il? S'ils s'avèrent efficaces, ces médicaments pourront-ils administrés à tous les malades?»

Réponse de Rémi Quirion: scientifique en chef du Québec: «Avant de répondre, un commentaire: il y a énormément d'informations qui circulent concernant la pandémie. Il faut se fier à des sites validés, comme l'OMS, celui de la Santé publique du Québec, celui du Scientifique en chef du Québec. Pour ce qui est de la colchicine et chloroquine, on connait bien ces médicaments. S'ils s'avèrent efficaces contre le coronavirus, il reste que ce sont des médicaments sous ordonnance, ils doivent être prescrits par un médecin. La colchicine a quelques effets secondaires, la chloroquine en a davantage. Il faudrait voir quel sous-groupe de patients pourrait en bénéficier.»

Le protocole de recherche avant tout…

Dans un rapport du 24 mars 2020, l’INESS, Institut national  d’excellence en santé et services sociaux, il est mentionné: «Dans l’état actuel des connaissances, l’incertitude entourant l’efficacité et l’innocuité de ces traitements ne soutient pas l’usage généralisé de la chloroquine ou de l’hydroxychloroquine chez les patients ayant un diagnostic de COVID-19 »

«En absence de protocoles de recherche, leur usage devrait être restreint à des patients dont la condition clinique exige une hospitalisation dans un centre désigné, en respectant des critères de sélection et posologies pré définis dans le cadre d’un protocole»

Nabil Seidah, spécialiste de l’institut de recherche clinique de Montréal, connaît bien la chloroquine. «Selon lui, ce médicament antimalarial ne fonctionnera pas seul : il devra être utilisé conjointement avec un antimicrobien.1» Monsieur Seidah fait des recherches à ce sujet. Il pense avoir des résultats d’ici deux à trois mois.

Quand est-t-il de la prescription de chloroquine ? «L’ordre professionnel ordonne aux médecins de cesser «dès maintenant» l’émission de telles ordonnances. «Quant aux pharmaciens, ils doivent les refuser à moins d’obtenir la confirmation que ces substances ont été prescrites pour un problème de santé chronique.»

Contre-indications

«Le recours à la chloroquine et à l’hydroxychloroquine est contre-indiqué dans un certain nombre de situations cliniques (onde QT > 500 ms, bloc auriculo-ventriculaire, épilepsie, pathologie rétinienne, myasthénie grave, porphyrie) et ces médicaments présentent des interactions médicamenteuses pouvant limiter leur usage chez des patients polymédicamentés.»

Ce qui donne de l’espoir

Une entreprise de Boucherville, Jamp Pharma, a indiqué offrir un million de doses de chloroquine aux hôpitaux canadiens.

«Un essai clinique sur 3200 patients européens a été annoncé d’urgence dimanche, et devrait donner des résultats dans 15 jours. Le Royaume-Uni et d’autres pays ont interdit l’exportation de la chloroquine, et 10 000 employés d’hôpitaux en recevront dans un essai de prophylaxie en Angleterre.» Espoir relatif, pourrait-on dire, puisque la chloroquine anglaise ne sera accessible qu’aux Anglais. Mais il s’agit d’un espoir, puisque ça montre bien que tranquillement les barrières administratives et juridiques tombent et que les politiques s’ouvrent à ce médicament.

Rappelons que la chloroquine a fait ses preuves lors d’essais cliniques administrés par le docteur Raoult et dans certains hôpitaux chinois. 100% des patients du docteur Raoult, en utilisant la chloroquine en association avec l’azithromycine, était guérit (charge virale nulle) après 6 jours de traitement. «Une étude chinoise réalisée sur une centaine de patients aurait montré une supériorité de la chloroquine face à l’absence de traitement. Selon l’éditorial faisant part des résultats de l’étude (Gao 2020), son utilisation aurait permis de réduire la durée de la maladie, de renverser la charge virale, d’améliorer les signes à l’imagerie thoracique et de réduire les exacerbations pulmonaires. Il semble qu’aucun effet indésirable très grave n’ait été rapporté au cours de l’essai. Basé sur les résultats de cette étude, un consensus d’experts chinois (China Health Commission 2020) recommande l’utilisation de la chloroquine à la posologie de 500 mg deux fois par jour, et ce, quel que soit le niveau de gravité des symptômes présentés par les patients recevant un diagnostic de COVID-19, en autant qu’ils ne présentent pas de contre-indications au traitement. Les posologies divergent en fonction des pays qui utilisent le médicament. Les différentes posologies (différentes en fonction du pays) sont indiquées dans ce rapport de l’INESSS du 24 mars dernier2.

L’hôpital juif de Montréal a commencé à tester le médicament, il y a de cela plus d’une semaine. (Attention pour qu’il n’y ait pas de taxe cachère octroyée à la chloroquine avant que  les autorités en santé ne confirment l’efficacité du produit qui a l’avantage d’être beaucoup moins cher (5 centimes le comprimés en France), ce ne serait pas le premier produit indispensable sur lequel nous serions obligés de payer une taxe cachère. Au Québec, le médicament sera probablement rembourser par la RAMQ. Nous ne verrons donc pas la facture. Nous la voyons seulement au moment de payer les impôts.

Le mot de la fin à Raoult

«Quand vous avez un traitement qui marche contre zéro autre traitement disponible, c'est ce traitement qui devrait devenir la référence. Et c'est ma liberté de prescription en tant que médecin. On n'a pas à obéir aux injonctions de l'État pour traiter les malades.»

 

Commentaires   

 
0 #3 Rejean Degaules 01-04-2020 16:57
@ Yann Provencher. Il y a des bureaucraties plus légères que d'autres. Les gens comme vous peuvent se faire soigner à l'hôpital juif. Alors il serait très etonnant qu'il s'agisse d'un accès privilégié à la chloroquine.
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0 #2 Yann Provencher 29-03-2020 16:15
Et pourquoi l'hôpital général juif de Montréal est-elle en train présentement d'en administrer à ses patients? (article du 19 mars dernier en passant) https://www.journaldemontreal.com/2020/03/19/la-chloroquine-deja-utilisee-a-lhopital-juif-de-montreal-1
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0 #1 Carmen G 27-03-2020 16:07
Quand vous avez un traitement qui marche contre zéro autre traitement disponible, c'est ce traitement qui devrait devenir la référence. Et c'est ma liberté de prescription en tant que médecin. On n'a pas à obéir aux injonctions de l'État pour traiter les malades : CE MÉDECIN A ENTIÈREMENT RAISON
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