Mike Deschamps

A l’heure où les militants d’un certain progressisme de gauche ne cessent de s’en prendre à tout ce qui peut représenter la tradition (familles, enfants,  enracinement,  nationalisme…etc…) certains autres dissidents de droite ou d’extrême droite n’ont toujours pas compris que le mondialisme est une partie qui se joue à deux. C’est ainsi que certains « dissidents » tombent dans le piège du mondialisme, en utilisant le même logiciel que la gauche et l’extrême gauche. Alors qu’ils devraient s’émanciper de la doxa mondialiste, certains comme Réjean Labrie (sur Vigile), jouent sur les mêmes plates-bandes que leurs adversaires politiques et idéologiques.  C’est de cette manière que Réjean Labrie répond sur Vigile à l’idéologie gauchisante. Bien que le vainqueur soit le mondialisme, une partie de ping-pong entre, en apparence deux visions du monde, s’annonce interminable.

C’est donc dans un article intitulé Aimer sa propre race n'a rien de raciste!  publié chez Vigile que Réjean Labrie, tel un logiciel gauchiste, énumère huit raisons pour lesquelles, nous, en tant qu’occidentaux blancs hétérosexuels, devrions être fiers.

1- Un homme peut très bien être fier et heureux d'être un homme, le mâle de son espèce

« Il aime et respecte les femmes dans une perspective égalitaire, tout en étant heureux et satisfait de ce qu'il est.  »  M. Labrie évoque d’abord le « le mâle de son espèce » puis, comme pour se justifier auprès de ceux qui criminalisent les hommes parce qu’ils sont des hommes, évoque la perspective égalitaire au lieu de parler de complémentarité qui a fait l’harmonie et la stabilité des couples  depuis des générations. Première bourde gauchiste ! L’égalitarisme des Lumières n’est qu’un dogme parmi d’autres au sein du mondialisme, qui une fois poussé à son apogée, ramène son lot de paradoxes : jeunisme, féminisme, LGBTisme…etc…

Deuxièmement, un homme peut effectivement être heureux d’être un homme mais en quoi peut-il être fier d’un point de vue collectif ? Pourquoi un homme devrait être plus fier qu’une femme ? Il y a autant de qualités chez les hommes que de défauts. Rien ne justifie une fierté particulière, ni une honte.

2- Un Blanc peut très bien être fier et heureux d'être un Blanc

Cette fois-ci nous tombons dans une grille de lecture anglo-saxonne qui glorifie le « Blanc ». On peut effectivement être heureux d’appartenir à une ethnie en particulier (blancs, noirs, jaunes etc..)  mais glorifier le « Blanc » à ce point devient risible. Rappelons à M. Labrie quelques faits encore d’actualité :

-La solidarité blanche n’existe que dans les milieux suprématistes. Aux Etats-Unis et au Canada, elle est exultée par des consanguins qui rêvent encore d’une « race supérieure ».

-La solidarité blanche n’existe pas chez les élites blanches (elles sont solidaires entres elles mais pas avec le petit peuple blanc qui sert de cobaye autant que les autres) : les blancs font aussi partie des victimes de la caste de cosmopolites. En Occident, qui poussent à l’immigration et au métissage ? Des Blancs ! Qui empoisonnent les occidentaux par l’alimentation et par la prise de médicaments ? Des Blancs ! Qui rackette le peuple par la dette et par des mesures d’austérité ? Des Blancs ! Qui impose le mariage gai, l’éducation sexuelle à nos enfants et autres idioties du progrès ? Encore des Blancs ! Ce ne sont là que quelques exemples qui démontrent bien le ridicule de la fierté « Blanche ». Il aurait fallu demander aux Canadiens-Français persécutés par des anglos blancs s’ils étaient solidaires de la cause blanche….

Pour le coup M. Labrie fait aussi de l’humour :

« Rappelons en passant que c'est la race blanche qui a fait progresser la civilisation depuis des siècles et qui a pu faire profiter aux autres sociétés de tous les avantages qu'elle aurait très bien pu garder pour son usage exclusif. Les autres sociétés et peuples sont donc toutes redevables à l'Occident dans une certaine mesure pour les immenses avancées réalisées sur le plan de la technologie, des inventions, de la médecine, d'un système social qui permet le bonheur individuel et collectif, de la démocratie, de l'égalité des droits et des sexes, de l'instruction supérieure, de la justice, de cet élan en avant naturel qui nous caractérise plutôt que l'état de stagnation ou d'inertie propre à bien d'autres, et de toutes les retombées concrètes de ces innovations. Soyons fiers d'être le guide éclairé et éclairant du reste de l'humanité et d'avoir su partager si généreusement nos lumières, notre savoir, nos connaissances, notre savoir-faire, notre expertise, notre esprit d'entreprise, notre sagesse, notre expérience, avec le reste du vaste monde qui en profite maintenant autant que nous. »

En lisant ces lignes, la première chose qui vient en tête est le sketch de Dieudonné Le régisseur  « Ici on avait un Antillais avant aussi…t’sais..euh…comment il s’appelle…euh, l’Antillais l’Antillais on l’appelait le gars…t’sais pourtant merde c’est moins sauvage un Antillais quand même…et bien ils ont été dressés les gars…ils sont plus claires de peau si tu regardes bien, c’est pas les mêmes…ah non ils sont plus claires…d’ailleurs grâce à qui ?...hein !...hein si on avait pas violé leurs femelles pendant 300 ans…mais, mais ils seraient toujours aussi negros écoute les gars…hein ! et pour ça on attend toujours le merci ! » Voilà donc le raisonnement d’un colon, inspiré par les très mondialistes « Droits de l’Homme » (mon cul sur la commode comme dirait l’autre) qui pense que vivre sous la dictature idéologique droitsdel’hommiste est un bienfait pour l’humanité. Que M. Labrie comprenne bien : le petit gars dans sa forêt amazonienne n’en a rien à faire de la démocratie marchande, de l’égalité des droits et des sexes…etc. C’est au contraire cette deuxième bourde gauchiste qui fait la perte des occidentaux LGBTisme, éducation sexuelle à l’école, mariage gai, opposition hommes-femmes, avortement etc… toute la doxa gauchiste ! Certes, certaines avancées qui ont pris naissance en Occident ont avantagé d’autres peuples, mais rien ne justifie de s’autoproclamer le phare de l’humanité, car bien qu’il y eu des avantages, il y a aussi eu d’énormes désavantages pour les autres peuples, allant jusqu’à leur destruction. Il faut donc ici rappeler ce que Francis Cousin nomme les « communautés de l’être » (l’autochtone qui se fiche royalement d’être un transgenre votant pour le NPD mais qui est heureux de vivre dans sa forêt) et les « communautés de l’avoir » (l’occidental sous prozac, aliéné par la société marchande, qui court s’acheter une télévision chez Best Buy pendant le « boxing day » pour pouvoir regarder le « super bowl » afin de cacher sa vie intellectuelle misérable). Le meilleur exemple se trouve au Québec. Que sont devenus ces amérindiens après l’importation du style de vie occidentale ? Des peuples déboussolés en perte de repères, finissant dans une réserve en essayant de survivre entre eux tant bien que mal. Le système de vie à l’occidentale ne convient donc pas à tous les peuples de cette terre.

3- Un hétérosexuel peut très bien être fier et heureux de l'être

On s’enfonce de plus en plus dans le ridicule ! La sexualité est une fierté pour ceux qui prônent la diversité sexuelle et qui en font l’identité principale, donc les gauchistes.  On peut être heureux d’être hétérosexuel mais la fierté n’a aucune place ici puisque l’hétérosexualité est un processus normal sans quoi il n’y aurait plus de vie humaine sur terre. Fier ou pas, l’hétérosexualité est porteuse de la vie.

Dans le genre de raisonnement de M. Labrie, on pourrait lui demander ? Est-il fier de ne pas être malade ? Est-il fier d’être né avec deux mains et deux pieds ? Est-fil fier d’être né humain au lieu d’un animal ?

4- Un Québécois de souche francophone issu du peuple fondateur historique peut très bien être heureux et fier d'être cela

C’est un des seuls points sur lequel  nous serons d’accords mais auquel nous apporterions un détail : la fierté d’être un Canadien-Français dont les ancêtres ont bâti ce pays à la sueur de leur front et ont réussi  à survivre dans un milieu hostile contre l’assimilation anglo-saxonne (blanc). On pourrait donc citer ici Henri Bourassa pour qui la race, compte tenue de l’époque dans laquelle il vivait, prenait un autre sens « C’est un élément de force pour un peuple qui est minorité de sentir qu’il appartient à  une race vigoureuse, qui a fait sa place dans le monde, qui a une solide envie de vivre. »

5- Quelqu'un qui possède une intelligence supérieure, un homme fort qui possède de grandes capacités physiques, une contorsionniste qui se plie et déplie dans tous les sens, un champion d'échecs imbattable peuvent très bien en tirer fierté et faire étalage de leurs dons naturels

M. Labrie mélange le fruit d’un effort et ce qui est inné chez un être humain. Personne ne contestera la fierté que l’on peut avoir quand on arrive à un objectif voulu. La fierté dans ce cas de figure devient la médaille qu’on se met autour du cou.

6- Une personne de confession chrétienne est en droit d'être fière et heureuse de son héritage spirituel

Parler de confession chrétienne, c’est oublier de faire la distinction entre le catholicisme et le protestantisme. On parlera donc plutôt de la fierté du catholicisme en ce qui concerne les Canadiens-Français. La fierté ici est subjective. Même les protestants ont le droit d’être fiers de leur religion comme n’importe qui.

Ici, M. Labrie fait encore son gauchiste en parlant des « inégalités » dans l’islam alors que les abonnés des Lumières, dont il chérit la cause, disent exactement la même chose du catholicisme.

7- Un francophone a de quoi en être très fier et doit se sentir privilégié de l'être

Là-dessus, nous donnons raison à Réjean Labrie, encore faut-il ne pas laisser l’anglais être le moteur de la langue française au Québec en pratiquant des traductions littéraires. La langue française comme le russe ou l’allemand est une langue de la philosophie. A nous d’en profiter !

8- Les gens des sociétés démocratiques peuvent à juste titre être fiers de leur système politique, le seul qui fonctionne véritablement et qui permette d'apporter une satisfaction raisonnable à la plupart des besoins et rêves des citoyens qui en font partie

M. Labrie précise « Il n'est donc nullement déplacé de se targuer de posséder le meilleur système au monde (même s'il n'est pas parfait et qu'il faudra toujours en corriger certains excès et abus) et de s'opposer vigoureusement à ceux qui voudraient réessayer pour une énième fois un système comme le communisme qui, l'histoire l'a tristement démontré, ne peut mener qu'à l'échec de la société, la dictature, la corruption, l'oppression et la dépersonnification individuelle. »

Certes comme le dit M.Labrie, les sociétés démocratiques sont loin d’être parfaites, mais quand ce dernier parle des démocraties comme étant les seuls à fonctionner véritablement, il parle toujours au nom de la doctrine « droitdelhommiste » et c’est au nom de ce « droitdelhommisme » que l’on bombarde des pays pour les rendre démocratiques. Mais que se cache-t-il derrière  les démocraties occidentales ? Derrière toutes ces ONGs, de Soros aux révolutions colorées sponsorisées par les Etats-Unis se cachent une volonté d’installer des démocraties marchandes car contrairement à ce que M.Labrie semble croire, l’oppression vient aussi par la dette individuelle et collective. Nous n’avons donc pas attendu le communisme pour infliger des châtiments aux citoyens. Comme le communisme, les démocraties marchandes fonctionnent par le mensonge, dirigées bien souvent par des ploutocrates qui deviennent dans la plupart des cas, des exécutants travaillant pour la banque. Il faut être  naïf pour croire que le système change par le vote.  Les démocraties marchandes mènent donc à la servitude moderne, où chaque citoyen est vu comme un consommateur potentiel.  Certes, il y a une certaine liberté de parole, mais celle-ci a ses limites. Ce que Réjean Labrie n’a pas compris, c’est que les sociétés démocratiques mènent tôt ou tard au totalitarisme de la marchandise où la novlangue règne afin de chercher le consentement volontaire aux dogmes du système dominant : égalitarisme, féminisme, vivre-ensemble, immigration, laïcisme, etc…

Pour conclure...

Comme on a pu le voir tout au long de ces 8 points, M. Labrie mélange ce qui est inné chez un être humain et ce qui se travaille et qui permet une fierté. Pour pouvoir ressentir de la honte ou de la fierté, il semble qu’à première vue, nous devons avoir intégré certaines normes, des buts, nous devons croire que l'action que nous avons accomplie est louable ou blâmable, nous devons également pouvoir s'attribuer la responsabilité de l'action, ce qui implique une certaine conscience de soi. Hors dans le cas d’être blanc, d’avoir deux yeux, deux jambes, et de ne pas être malade, sont  indépendants de notre volonté, de notre action et donc ne doit procurer en principe aucun sentiment de honte ou de fierté particulière. On peut renier sa culture canadienne-française ou au contraire se l’approprier plus que jamais, ce qui n’est pas le cas de la race. Seuls les obsédés de la race « supérieure » et les gens qui ont honte de ce qu’ils sont, trouveront satisfaction dans la fierté, ou dans la honte. Dans le cas de Réjean Labrie, c’est un gauchisme ayant la volonté de montrer qu’on peut exprimer de la fierté pour des « valeurs de droite » tout en adhérant aux valeurs de gauche.