11.04.2015 - Les sables bitumineux condamnent le Canada à l’échec

Les émissions de GES ont bondi de 18% depuis 1990 en raison de l’activité albertaine

 

À quelques jours de la rencontre à Québec des premiers ministres provinciaux consacrée aux changements climatiques, une nouvelle étude conclut que la croissance des émissions de gaz à effet de serre imputable aux sables bitumineux risque d’annuler tous les efforts entrepris au Canada pour endiguer cette crise environnementale.

Produit à partir de données gouvernementales, le document souligne que les émissions canadiennes de gaz à effet de serre (GES) ont connu une croissance globale de 18 % depuis 1990. À titre de comparaison, l’objectif de réduction des émissions au Québec est de 20 % en 2020, par rapport à 1990.

Ce n’est d’ailleurs pas ici que les GES ont suivi une courbe de croissance. En fait, l’Alberta est responsable de 73 % de la hausse observée à l’échelle nationale depuis 25 ans. Et l’étude publiée par Environmental Defence et Greenpeace pointe directement un coupable : l’industrie des sables bitumineux. « Tandis que les autres sous-secteurs de l’industrie pétrolière et gazière ont vu leurs émissions se stabiliser ou diminuer, celles des sables bitumineux ont monté en flèche, si bien qu’elles ont doublé depuis l’an 2000 », précise-t-on.

Sans réglementation fédérale à l’horizon, cette progression constante doit d’ailleurs se poursuivre. La production des sables bitumineux devrait en effet dépasser les trois millions de barils par jour en 2020, puis les cinq millions en 2030. Cette croissance rapide se reflète dans le transport de pétrole par train, qui a connu une croissance de 300 % depuis 6 ans. Les producteurs ont donc plus que jamais besoin des projets de pipelines.

Or, si les sables bitumineux sont exploités selon les prévisions de l’industrie, les émissions de l’Alberta « approcheront le total combiné de l’Ontario, du Québec et de la Colombie-Britannique » d’ici 2020, évaluent les auteurs de l’étude. L’Alberta est déjà la plus grande émettrice de CO2 parmi toutes les provinces canadiennes. Ses émissions dépassent même celles de l’Ontario et du Québec combinées.

Selon les conclusions de l’étude, il est donc tout simplement « impossible » que le gouvernement canadien atteigne son objectif de réduction des émissions de GES si cette industrie poursuit sur sa lancée. Après avoir jeté le protocole de Kyoto à la poubelle, le gouvernement Harper s’est donné une cible plus modeste de réduction de 17 % de ses émissions en 2020, par rapport au niveau de 2005.

 

Lire la suite sur Le Devoir

Ajouter un Commentaire

Veuillez noter que votre commentaire n'apparaîtra qu'après avoir été validé par un administrateur du site. Attention : Cet espace est réservé à la mise en perspective des articles et vidéos du site. Ne seront donc acceptés que les commentaires argumentés et constructifs rédigés dans un français correct. Aucune forme de haine ou de violence ne sera tolérée.


Code de sécurité
Rafraîchir