21.10.2018 - Affaire Khashoggi : Israël continue de défendre les assassins saoudiens

Alors que le monde entier, Trump compris, condamne l’assassinat du journaliste opposant saoudien Jamal Khashoggi, le lobby israélien continue de défendre la dictature théocratique régnant à Riyad.

Entré le 2 octobre dernier dans le consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul (Turquie) pour récupérer des papiers administratifs, Khashoggi a disparu depuis.

Et devant les preuves qui se sont depuis accumulées de jour en jour accréditant la thèse d’un assassinat à l’intérieur du consulat, suivi d’un enlèvement du cadavre –découpé en morceaux ! -, le royaume saoudien a fini par reconnaître la mort du journaliste.

Sans chercher à être cru, tellement la ficelle est grosse, le gouvernement saoudien a dit samedi matin que la mort de Khashoggi était la conséquence « d’une bagarre qui avait mal tourné » !

Riyad annonçait dans la foulée l’arrestation de 18 Saoudiens, dont l’identité n’a pas été livrée, et le limogeage de deux hauts dignitaires dont on peut être certain qu’ils n’ont pas effectué leur sale besogne sans l’aval, sinon l’ordre direct du prince héritier Mohamed ben Salmane (dit « MbS »).

Il s’agit du général Ahmed al-Assiri, formé, soit dit en passant, par l’école militaire française de Saint-Cyr, et du directeur de la propagande du régime Saoud al-Qahtani. « Je ne fais rien de mon propre chef, sans des ordres. Je suis l’employé et l’exécuteur de mon roi et de mon prince héritier », déclarait récemment l’individu sur son compte Twitter, a relevé le journal Le Monde.

Pour Israël, l’affaire Khashoggi a été vécue dès le début du mois comme une source potentielle de déboires, car susceptible d’affaiblir la position de « MbS », leur meilleure marionnette dans le monde arabe : pour ce qui concerne une guerre contre l’Iran d’une part, pour faire pression sur l’Autorité Palestinienne afin qu’elle capitule définitivement, en renonçant notamment à toute prétention sur Jérusalem d’autre part.

C’est pourquoi, alors que les chancelleries occidentales, à Paris, Washington, Londres ou Berlin, manifestaient progressivement leur « émotion » devant la disparition de Khashoggi, puis esquissaient même des semblants de sanctions (pas au point de cesser de vendre des armes, faut pas rêver), les dirigeants israéliens gardaient un strict silence.

Et lorsqu’il est devenu impossible de faire l’impasse, c’est-à-dire en fin de semaine, le lobby a pris la parole, mais pour dire en substance que Jamal Khashogi était un « terroriste », et qu’il méritait donc bien d’être éliminé.

Sur I24news jeudi soir, le lobbyiste de choc EJ Kimball, de l’Israel Victory Project à Washington, s’en est ainsi pris à Khashoggi et à sa proximité supposée « avec Ben Laden, et les Frères Musulmans », alors qu’il faudrait au contraire saluer « la nouvelle Arabie Saoudite » et la volonté anti-iranienne de cette dernière.

Josh Block, de l’Israel Project, n’est pas en reste. Utilisant les mêmes « éléments de langage » que son collègue Kimball, il s’est permis d’affirmer que c’étaient « des médias pro- al Qaeda qui faisaient du bruit autour du cas Khashoggi ».

« Et cela, parce que Khashoggi était un islamiste radical proche de Ben Laden, de Daech et du Hamas, et qu’il voulait renverser la monarchie saoudienne laquelle a le mérite de combattre le terrorisme sunnite promu par la Turquie et le Qatar, ainsi que le terrorisme chiite de l’Iran et de ses alliés », a-t-il encore osé.

Source : europalestine.com

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