18.08.2018 - Le multiculturalisme, nouvelle vache sacrée?

Est-il devenu interdit de critiquer le multiculturalisme au Québec et au Canada ?

La réaction véhémente à l’endroit des tweets de Maxime Bernier sur le sujet nous porte à le croire.

Certes, le messager et la manière dont il a formulé son propos sont assurément en cause ici.

Ses tweets avaient quelque chose de dystopique, évoquant la « balkanisation culturelle » qui « amène la méfiance, les conflits sociaux et potentiellement la violence ». Et Bernier a malheureusement choisi des messages Twitter pour s’exprimer. Sans compter qu’il se trouve en porte à faux avec les positions du parti.

Mais au-delà du malaise explicable ; au-delà des personnalités en cause, sur le fond, on doit conclure qu’il a simplement repris un discours qui, jadis, était courant et accepté. Et tenu par une certaine gauche, qui acceptait alors d’en débattre.

« Apartheid doux »

L’année 1995 en est une faste pour la critique du multiculturalisme à la canadienne.

L’écrivain québécois Neil Bissoondath publie son essai intitulé Selling Illusions : The Cult of Multiculturalism in Canada, nourri par son parcours personnel d’immigrant au Canada, puis au Québec (en français : Le Marché aux illusions, Boréal).

Quelle était sa thèse, qualifiée à l’époque de « progressiste » ? « En faisant de la préservation des traditions immigrées une manière de politique culturelle, le multiculturalisme mine de l’intérieur l’unité et l’identité canadiennes. Dans ce sens, c’est une forme certes douce, mais néanmoins insidieuse d’apartheid, qui accroît les divisions dans un pays déjà divisé. »

Le livre fut amplement lu et discuté. Bissoondath, originaire de Trinidad-et-Tobago, qui vit à Québec, a été invité partout dans le reste du Canada. Le Parti progressiste-conservateur de Jean Charest, en 1996, citant Bissoondath, s’engage à abolir le « multiculturalisme institutionnel » !

En 1995, le chroniqueur du Toronto Star Richard Gwyn, réputé de centre gauche, publiait Nationalism without Walls (McClelland and Stewart). Lui non plus n’y va pas de main morte : « Le multiculturalisme officiel encourage l’apartheid, ou, pour utiliser un euphémisme, le “ghettoïsme”. »

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