09.08.2018 - Selon une étude, la géo-ingénierie nuirait davantage aux cultures terrestres qu’elle ne les aiderait

Selon une étude publiée mercredi dans la revue Nature (Estimation des effets de la géo-ingénierie sur l’agriculture mondiale à l’aide d’éruptions volcaniques), la géo-ingénierie pourrait nous laisser dans une situation pire que si nous ne faisions rien du tout.

Ce n’est un secret pour personne que l’activité humaine fait des ravages sur notre planète. L’idée derrière la géo-ingénierie est que les humains ont aussi le potentiel de réparer tous ces dommages en prenant des mesures importantes et audacieuses pour modifier l’atmosphère.

Bien que les propositions spécifiques varient, l’une des idées que l’on lance assez souvent est la gestion du rayonnement solaire (GRS). Par sa logique, si nous injectons des aérosols dans la stratosphère, nous diminuerions la quantité de lumière solaire qui atteint la surface de la Terre, refroidissant ainsi la planète. Les éruptions volcaniques ont inspiré l’idée – les gaz qu’elles envoient dans l’atmosphère créent un voile similaire au-dessus de la planète.

Observer le passé

Une équipe de chercheurs de l’Université de Berkeley voulait savoir quel serait l’impact de cette approche sur les rendements agricoles de la planète.

Pour ce faire, ils ont analysé les niveaux d’aérosols de la planète, les données d’irradiation solaire et les rendements des cultures après deux éruptions volcaniques : l’éruption de El Chichón au Mexique en 1982 et l’explosion du mont Pinatubo aux Philippines en 1991. Les chercheurs ont conclu que les éruptions ont eu un effet négatif sur deux types de cultures différentes – les cultures C3 (comme le riz, le soja et le blé) et les cultures C4 (une catégorie qui inclut le maïs).

Ensuite, ils ont décidé de modéliser comment une injection globale de sulfates dans la stratosphère pourrait avoir un impact sur le rendement des cultures. Pour ce faire, ils ont utilisé plusieurs modèles du système terrestre de l’Institut Max Planck de météorologie. À partir de cette analyse, ils ont conclu que la diminution de la lumière du Soleil provenant des GRS nuirait davantage aux cultures de la planète que les températures plus fraîches ne les aideraient.

Une grosse, audacieuse, mauvaise idée

Ce n’est pas la première étude à affirmer que la géo-ingénierie n’est pas une bonne idée. D’autres affirment que les GRS mettraient en péril les espèces des zones de biodiversité, alors que d’autres pensent que nous ne devrions pas le faire par crainte de conséquences involontaires.

Dans le document, l’équipe de Berkeley note que d’autres chercheurs pourraient utiliser une approche similaire pour déterminer l’impact des GRS sur différents types de systèmes, comme la santé humaine ou la fonction de l’écosystème. Si ces chercheurs arrivent à la même conclusion – que les GRS causent plus de problèmes qu’ils n’en valent la peine – nous pourrions vouloir officiellement retirer l’idée de la table.

Source : anguillesousroche.com

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