06.08.2018 - Canada, le dindon de la farce?

L'Arabie saoudite a trop mal pris l'argument droit de l'hommiste d'Ottawa. Elle vient d'expulser l'ambassadeur canadien et pourtant, le Canada fait partie des pays qui la fournissement en armes alors que Riyad mène au Yémen l'une des guerres les plus sanglantes du siècle contre un peuple sans défense. Alors qui est à critiquer ? Le régime moyen-ageux de Riyad ou le gouvernement démocratique de Trudeaux?

Après tout, ce sont les gouvernements occidentaux qui se sont engagés corps et ames dans ce qui est désormais qualifié de "campagne propagandiste" ayant pour but de faire croire à une "démocratisation en douceur" de l'Arabie saoudite. 

En réponse aux récentes critiques d’Ottawa à l’égard du régime de Riyad concernant la répression envers les opposants politiques à la monarchie, l’Arabie saoudite a donné un délai de 24 heures à l’ambassadeur canadien en poste au royaume pour quitter le pays et rappelle son ambassadeur basé à Ottawa. Riyad a également annoncé qu’il arrêterait « toutes nouvelles transactions dans le commerce et les investissements avec le Canada ».

Ce geste intervient alors que l’Arabie saoudite a une très forte dépendance aux produits canadiens et que le royaume est l’un des plus grands importateurs de marchandises mais aussi des armes canadiennes.

Réagissant à l’absence de la liberté de l’expression en Arabie saoudite, le ministère canadien des Affaires étrangères avait récemment appelé dans un communiqué les autorités saoudiennes à libérer immédiatement des militants qui défendent les droits des femmes arrêtées par le régime. En réponse à ce signe de protestation de l’ambassade du Canada, le ministère saoudien des Affaires étrangères a déclaré qu’il « n’acceptera aucune ingérence dans ses affaires intérieures ou des diktats imposés par qui que ce soit ».

Si la crise diplomatique s’envenime entre les deux pays, cela pourrait affecter les importations des équipements militaires made in Canada vers le royaume wahhabite.

Le Canada se présente régulièrement comme un phare en matière de droits de l’homme dans le monde et se dit doté même d'une loi, depuis 1947, qui lui interdirait d’exporter de l’équipement militaire et des armes vers des pays où « les droits de l’homme font l’objet de violations graves et répétées de la part de leur gouvernement. Pourtant il paraît que le pays n’est pas tellement attaché à son principe quand il s’agit de l’argent. L’Arabie saoudite n’est pas le seul pays qui viole les droits de l’homme à qui le Canada vend des équipements militaires et des armes. En fait, plus de la moitié des exportations canadiennes sont dirigées vers des pays qui ne respectent pas les droits de l’homme.

Selon L’actualité, le magazine d’affaires publiques au Québec, “plus de la moitié des exportations dans le domaine militaire et de l’armement, soit 856 millions de dollars, ont été dirigées vers deux pays : l’Arabie saoudite (575 millions de dollars) et les Émirats arabes unis (281 millions de dollars), qui sont loin d’être des exemples en matière de respect des droits de l’homme”.

Accusée de violations flagrantes des droits de l’homme et du droit international humanitaire au Yémen, la monarchie saoudienne a toujours pu compter sur un flot continu d’armes en provenance de l’Occident dont et notamment du Canada.

En 2016, les équipements militaires, dont les chars et les blindés représentent près de 45 % de l’ensemble des exportations canadiennes vers l’Arabie saoudite. En échange 98 % des importations canadiennes depuis l’Arabie, étaient agro-industrielles, essentiellement des produits tels que le pétrole et le cuivre.

La vente de blindés à l’Arabie saoudite en avril 2016 a permis au Canada de se tailler une place parmi les plus importants vendeurs d’armes et d’équipement militaire dans le monde.

Source : parstoday.com

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