21.08.2018 - Royaume-Uni : des enfants-espions sont employés par les autorités pour des missions d'infiltration

Un rapport révèle que la police et les services de renseignement emploient des enfants en tant qu'espions pour des missions d'infiltration. Face aux critiques, le ministère de l'Intérieur assure que leur bien-être est sa «considération primordiale».

Un comité de la Chambre des lords (la chambre haute du Parlement) a révélé que la police et les services de renseignement britanniques employaient des enfants – certains âgés de moins 16 ans – en tant qu'espions dans des opérations secrètes contre des terroristes, des gangs et des trafiquants de drogue, selon des informations publiées par le Guardian le 19 juillet.

L'information a vu le jour après la publication d'un rapport par le comité, dans lequel il s'inquiète d'une proposition du ministère de l'Intérieur de faire passer d'un à quatre mois la période après laquelle les enfants-espions doivent passer par un processus de réenregistrement, pour s'assurer qu'ils ne courent aucun danger, autant physique que psychologique.

Ben Wallace, le responsable du ministère dont les échanges avec le comité ont été publiés dans ce rapport, soutient que les enfants ont «un accès unique aux informations», en particulier quand il s'agit des gangs. «Il peut être difficile de recueillir des preuves sur les gangs sans infiltrer leurs membres grâce aux mineurs CHIS (covert human intelligence sources, sources secrètes de renseignement). Les mineurs CHIS peuvent fournir aux enquêteurs un meilleur aperçu, par exemple, de la façon dont les jeunes communiquent entre eux dans les gangs», explique-t-il ainsi. «Bien que les enquêteurs souhaitent éviter de recourir à des jeunes, le déploiement bien organisé de mineurs peut contribuer à détecter et prévenir le crime et la délinquance», justifie-t-il, précisant qu'il n'existe pas de statistiques sur leur nombre exact, mais qu'il est «très faible» selon ses estimations.

«C'est de l'abus sur mineur»

Une explication loin de convaincre au Royaume-Uni, où de nombreuses personnes dans la sphère politique autant que dans la société civile s'offusquent de cette pratique jusque là passée sous silence. «Enrôler des enfants soldats dans les coins les plus sombres du maintien de l'ordre et les exposer intentionnellement à des réseaux terroristes, criminels ou d'abus sexuels – potentiellement sans l'accord de leurs parents – va directement à l'encontre des obligations du gouvernement en matière de droits de l'homme, qui place l'intérêt des enfants au cœur des décisions qui les affectent», dénonce par exemple Rosalind Comyn, responsable juridique de l'organisation Rights Watch, dans des propos rapportés par le Guardian.

Lire la suite sur rt.com

Ajouter un Commentaire

Veuillez noter que votre commentaire n'apparaîtra qu'après avoir été validé par un administrateur du site. Attention : Cet espace est réservé à la mise en perspective des articles et vidéos du site. Ne seront donc acceptés que les commentaires argumentés et constructifs rédigés dans un français correct. Aucune forme de haine ou de violence ne sera tolérée.


Code de sécurité
Rafraîchir