24.06.2018 - Les canons à son utilisés pour réprimer les manifestations peuvent causer de graves blessures

Aux États-Unis, les forces de l'ordre utilisent parfois des canons de harcèlement acoustiques, développés dans les années 2000 pour des besoins miliaires, pendant les manifestations populaires. Un usage "anticonstitutionnel" qui représente un "abus de force", a tranché le 13 juin 2018 une cours d'appel à New York, qui jugeait deux agents poursuivis pour avoir utilisé en décembre 2014 un canon à son pour disperser des personnes qui manifestaient à Manhattan. Ces dernières protestaient contre l'absence d'inculpation du policier impliqué dans l'homicide d'Eric Garner, un individu noir tué sans raison lors d'une interpellation musclée. Six manifestants avaient ensuite déposé plainte, se plaignant de migraines, de vertiges, de douleurs dans les sinus et de perturbations auditives.

La perte d'audition considérée comme une blessure grave

"Le problème posé par des protestataires sur la voie publique ne justifiait pas l'utilisation de la force, a fortiori une force capable de causer une blessure grave, telle qu'une perte auditive", a affirmé la cour dans son arrêt. Elle a confirmé un jugement de première instance, qui avait conclu que de tels engins étaient susceptibles d'être à l'origine de violences policières s'ils étaient mal utilisés.

Nommé en anglais Long Range Acoustic Device (LRAD), ces dispositifs, issus du monde miliaire, émettent des sons stridents dans une direction précise, d'un niveau tellement élevé qu'ils se révèlent extrêmement désagréables et peuvent servir à disperser une foule. Ces appareils peuvent également servir de puissants mégaphones pour donner des instructions à une foule. "La police de New York doit revoir ses pratiques et procédures concernant l'utilisation du LRAD, en tenant compte du fait qu'ils peuvent potentiellement être mortels", a commenté l'avocat Gideon Oliver, dans un communiqué adressé à l'AFP. Selon le site internet de son fabricant, le LRAD est utilisé dans plus de 250 villes, comtés et Etats américains. "Le LRAD n'est pas une arme", assure la société. La cour d'appel de New York, dans son jugement, semble prouver le contraire.

Source : sciencesetavenir


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