12.05.2018 - Trudeau défend la vente de 15 milliards $ d’armes par le Canada au régime despotique saoudien

Le gouvernement libéral de Justin Trudeau continue à justifier la vente d’armes de 15 milliards $ à l’Arabie saoudite, alors même que de nouvelles informations révèlent le caractère meurtrier de l’équipement militaire qu’Ottawa envoie vers Riyad.

Un reportage récent de la CBC, basé sur des documents qu’elle a obtenus, décrit pour la première fois l’entente conclue entre le Canada et l’Arabie saoudite qu’un accord de confidentialité dissimulait auparavant du public.

L’entente de 15 milliards de dollars a d’abord été approuvée par l’ancien gouvernement conservateur en 2014, mais a été initiée par les libéraux qui ont signé les permis de vente. Ainsi, l’affirmation de Trudeau et de son ex-ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, selon lesquels l’entente avait été finalisée avec le gouvernement précédent, était mensongère. Par la suite, on apprenait que les conservateurs avaient seulement signé des permis pour autoriser la communication de détails techniques sur les véhicules blindés légers (VBL) qui devaient être vendus. La livraison pouvait seulement aller de l’avant après que Dion eut signé des permis affirmant que la vente était conforme aux politiques canadiennes en matière de droits de l’Homme et de contrôle de l’armement.

Tout comme Dion, qui a frauduleusement affirmé qu’il n’y avait «pas de risque raisonnable que l’équipement militaire soit utilisé contre la population civile», Trudeau a récemment informé la Chambre des communes que «les permis ne sont approuvés que si les exportations sont conformes à nos politiques étrangères et de défense, y compris les droits de l’homme».

Alors que Trudeau vantait les «nouveaux processus de transparence et de responsabilité sur les contrats internationaux», son gouvernement refuse de publier les détails d’une enquête récente par des employés de Global Affairs Canada concernant des allégations que les véhicules blindés légers étaient utilisés par le régime saoudien dans un conflit militaire de longue date contre la population chiite d’Al-Qatif, un centre de résistance populaire au régime saoudien.

Même si l’ambassade saoudienne au Canada a affirmé publiquement que Riyad utilisait des armes canadiennes pour réprimer ses citoyens à Qatif, la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland a déclaré que le rapport de Global Affairs n’a pas établi «de preuves concluantes que des véhicules canadiens avaient été utilisés pour commettre des violations des droits de l’homme». Freeland a refusé de rendre les résultats de l’enquête publics, craignant justement qu’ils alimentent l’opposition dans la population et menacent la continuation de l’entente lucrative.

Autant les libéraux que les conservateurs ont exploité l’absence de détails concernant l’entente pour mentir au public sur les capacités des véhicules vendus. Alors que l’ancien premier ministre Stephen Harper les a décrits de façon absurde comme des «camions», Trudeau ne les a pas moins malhonnêtement nommés des «jeeps».

Les documents obtenus par CBC démontrent que l’entente de 2014, à la connaissance de Harper autant que de Trudeau, entérinait la vente de 928 nouveaux VBL 6s, dont 119 possédant des canons «d’assaut lourds» de 105 millimètres. 119 véhicules supplémentaires sont configurés en tant que véhicules «anti-tank» et 119 autres sont décrits comme des véhicules de «tir d’appui direct», équipés d’un canon automatique de 30 millimètres monté sur tourelle. Les véhicules restants incluent des ambulances, des postes de commande mobiles, des transports VIP et des véhicules de secours munis d’une grue. Près de 40% – 354 du total – sont des véhicules de transport de troupes standards.

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