21.04.2018 - À Douma personne n’a vu d’attaque chimique au gaz

Les victimes n’ont pas été exposés au gaz, mais à un manque d’oxygène dans les tunnels et les sous-sols où ils étaient réfugiés

Alors qu’on attend toujours les preuves d’Emmanuel Macron et que l’Otan déverse sa propagande, le grand reporter Robert Fisk a pu se rendre à Douma, théâtre d’une supposée attaque chimique qui a mis le feu aux poudres ce week-end. Le journaliste a notamment pu s’entretenir avec le chef de la clinique où la vidéo des victimes de l’attaque chimique a été tournée. Le médecin est formel: l’hypoxie, oui; les armes chimiques, non! (IGA)


C’est l’histoire d’une ville appelée Douma, un lieu ravagé et puant d’immeubles détruits – et d’une clinique souterraine dont les images de souffrance ont permis à trois des nations les plus puissantes du monde occidental de bombarder la Syrie la semaine dernière. Il y a même un docteur sympa en blouse verte qui, quand je l’accoste dans la même clinique, me dit gaiement que la vidéo “gaz” qui a horrifié le monde – malgré tous les sceptiques – est parfaitement authentique.

Les histoires de guerre, cependant, ont l’habitude de devenir plus sombres. Le même médecin syrien âgé de 58 ans ajoute une chose profondément surprenante : les victimes, dit-il, n’ont pas été exposés au gaz, mais à un manque d’oxygène dans les tunnels et les sous-sols où ils étaient réfugiés, de gros bombardements ayant provoqué une tempête de poussière.

Puisque le Dr Assim Rahaibanim m’annonce cette conclusion extraordinaire, il vaut la peine de faire remarquer que de son propre aveu, il ne fut pas lui-même un témoin direct de la scène et, comme il parle bien anglais, il qualifie deux fois de « terroristes » – le mot du régime pour ses ennemis, et terme utilisé par beaucoup de gens en Syrie – les combattants djihadistes de Jaish el-Islam [l’Armée de l’Islam] à Douma. Ai-je bien entendu ? Quelle version des événements devons-nous croire ?

Par malchance aussi, les médecins qui étaient de service ce soir-là, le 7 avril, étaient tous à Damas pour témoigner dans l’enquête sur les armes chimiques qui tentera de donner une réponse définitive à cette question dans les semaines à venir.

La France, quant à elle, a déclaré avoir des « preuves » d’utilisation d’armes chimiques, et les médias américains ont cité des sources affirmant que des analyses d’urine et de sang le démontraient également. L’OMS a déclaré que ses partenaires sur le terrain traitaient 500 patients « présentant des signes et des symptômes compatibles avec l’exposition à des produits chimiques toxiques ».

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