25.03.2015 - Comment le Mercosur et l’Union eurasiatique défient les États-Unis et l’hégémonie du dollar

Face à l’offensive impériale menée par Washington contre la Russie et des gouvernements élus démocratiquement en Amérique latine, le partenariat stratégique entre le Mercosur et l’Union eurasiatique apparaît comme un moyen essentiel pour défendre la souveraineté et la construction d’un ordre mondial multipolaire, s’éloignant un peu plus de la sphère d’influence du dollar et moins centré sur l’économie des États-Unis.

Les stratégies de retenue économique préconisées par Washington contre Moscou et Caracas ont accéléré la réorganisation des alliances dans le système mondial. En effet, bien que la Russie se situe géographiquement au nord de l’hémisphère, son programme diplomatique est plus largement tourné vers les économies des pays émergents. C’est également le cas des pays d’Amérique latine, région qui selon le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est appelée à devenir l’un des piliers de la construction d’un ordre mondial multipolaire.

Il va sans dire que les liens de la Russie avec l’Amérique latine sont en train de se renforcer très rapidement. D’après la base de données concernant le commerce des marchandises des Nations Unies (en anglais désignée sous le sigle UN Comtrade), les échanges entre Moscou et l’Amérique latine ont atteint un chiffre record de 18,832 millions de dollars en 2013. Ce montant est trois fois supérieur à celui de 2004 (le Brésil, le Venezuela, l’Argentine, le Mexique et l’Équateur sont les 5 partenaires les plus importants de l’ours russe en Amérique latine).

Sur les sujets les plus importants, on observe une complémentarité économique. Les exportations russes vers l’Amérique latine concernent à plus de 50 % des fertilisants, des minéraux et des combustibles. Entretemps, Moscou achète principalement aux pays latino-américains des produits agricoles, de viandes et des composants électroniques. Selon les projections faites par l’Institut de l’Amérique latine de l’Académie des sciences de Russie, le commerce bilatéral atteindra les 100 milliards de dollars en 2030, soit une augmentation de plus de 500 %.

Cependant, il reste encore bien des défis à l’horizon. Le contexte de récession de l’économie mondiale, la tendance à la déflation (chute des prix) sur le marché des matières premières (tout particulièrement le pétrole), le ralentissement sur le continent asiatique et les sanctions économiques imposées par les États-Unis et l’Union européenne, révèlent un besoin urgent d’améliorer les termes de la relation diplomatique entre le Russie et les pays d’Amérique latine.

Puisque le commerce entre la Russie et l’Union européenne est en déclin, l’Amérique latine apparaît d’une certaine façon comme un marché de substitution, et en même temps, elle est une bonne terre d’accueil pour les investissements dans le domaine de la haute technologie. En ce sens, on peut mettre en relief les projets d’investissement du Consortium pétrolier national (formé par Rosneft, Gazprom Neft, LUKoil, TNK-BP et Surgutneftgas) engagés entre autre avec des entreprises du Brésil de l’Argentine, du Venezuela, du Guyana et de Cuba.

 

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