04.04.2018 - La complicité silencieuse des médias américains dans le massacre israélien à Gaza

Les principaux médias américains, menés par le NewYorkTimes, traitent le meurtre de masse et les blessures des manifestants palestiniens non armés et pacifiques à Gaza comme un non-événement.

Vendredi, des dizaines de milliers de Palestiniens se sont rassemblés près de la frontière militarisée avec Israël pour protester contre l’expropriation israélienne des terres palestiniennes et revendiquer le droit des réfugiés palestiniens à retourner dans leur patrie, les troupes israéliennes et les tireurs d’élite ont ouvert le feu, tuant au moins 16 personnes et en blessant environ 1400 de plus.

Des millions de personnes à travers le monde ont réagi avec stupeur et horreur aux scènes de meurtres délibérés, l’armée utilisant des balles réelles. Une vidéo a montré un jeune homme fuyant la barrière frontalière qui a été abattu dans le dos et tué par les troupes israéliennes. Une autre a montré qu’au moins deux des personnes tuées n’étaient pas armées alors qu’elles marchaient lentement vers la frontière israélienne.

Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont déployé des troupes et plus de 100 tireurs d’élite pour tirer sur des manifestants non armés se promenant dans les villes et les villages de la petite enclave ainsi que les milliers de personnes rassemblées à la frontière avec Israël.

Selon le Hamas, le groupe islamiste bourgeois qui contrôle l’enclave palestinienne, seulement cinq des personnes tuées vendredi appartenaient à la branche militaire du Hamas, le reste étant des civils.

Les États-Unis sont intervenus au Conseil de sécurité des Nations Unies pour bloquer une résolution du Koweït demandant une enquête indépendante sur les tirs massifs, et les porte-parole israéliens ont catégoriquement rejeté cette enquête, félicitant les soldats israéliens de « défendre la souveraineté israélienne ».

Le porte-parole militaire d’Israël, le général de brigade Ronen Manelis, a averti que l’armée israélienne, Tsahal, allait intensifier ses violences à la frontière de Gaza. Il a ajouté que Tsahal avait jusqu’ici restreint ses actions à la barrière frontalière, mais qu’elle était prête à « agir contre ces organisations terroristes dans d’autres endroits », c’est-à-dire à Gaza.

En accord avec le soutien total du massacre israélien du gouvernement américain et des deux principaux partis, le NewYorkTimes a publié un article de fond sur le massacre dans son édition du samedi et a complètement abandonné cet événement dans son édition du dimanche et sur son site internet. Ceci en dépit du fait que Tsahal et le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahou, enhardis par la réponse mitigée des gouvernements occidentaux et des médias, ont continué l’attaque samedi, contre des manifestations moins fournies, blessant des dizaines de manifestants.

La même édition du dimanche du Times, le prétendu « journal officiel », contenait un long article sur les allégations d’atrocités commises par le gouvernement syrien et un autre article déplorant le braconnage illégal de l’ormeau en Afrique du Sud.

Le massacre israélien a été à peine mentionné dans les programmes d’interviews télévisées du dimanche et n’a suscité aucune déclaration éditoriale de la part des principaux médias.

La manifestation de vendredi a été annoncée comme le début de six semaines de manifestations pacifiques, appelées « La Marche du retour », pour conclure le 15 mai, le 70e anniversaire de la création de l’État d’Israël, que les Palestiniens commémorent sous le nom de Nakba (le Jour de la catastrophe), quand les États-Unis vont ouvrir leur ambassade à Jérusalem. Le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, annoncé l’année dernière par le président Donald Trump, est une provocation massive, car les Palestiniens revendiquent Jérusalem comme capitale d’un futur État.

Le massacre de vendredi a été le jour le plus meurtrier de violence depuis la guerre d’Israël en 2014 contre Gaza, qui avait tué 2250 Palestiniens, dont la majorité était des civils. Cela fait suite à des attaques criminelles contre l’enclave assiégée et appauvrie en 2008-2009 et en 2012, tuant respectivement 1217 et 147 personnes, essentiellement des civils. Tous ces crimes de guerre ont été soutenus par Washington.

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