02.12.2017 - Repentance permanente — Les manipulateurs de l’histoire québécoise sont parmi nous

Extraits de textes de Mario Dumont et Mathieu Bock-Côté sur l’initiative de Valérie Plante, la nouvelle mairesse de Montréal, de commencer les réunions du conseil de ville non plus par une prière — laïcité oblige — mais par un rituel pénitentiel où elle affirme que Montréal qu’il s’agit d’un territoire agnier (mohawk en anglais) non cédé. La mode est à la contrition des Québécois de souche européenne et à la valorisation de « nos » racines amérindiennes. C’est également le cas à l’école (voir les liens ci-dessous).

De Mario Dumont :

La mairesse de Montréal tient son premier conseil de ville. Ses premiers mots sont pour rappeler qu’elle siège en « territoire autochtone non cédé ». Son prédécesseur Denis Coderre amorçait des discours avec les mêmes mots. Est-ce pertinent ? Pas vraiment. Est-ce vrai ? Pas sûr du tout.

En fait, la plupart des historiens s’entendent pour dire qu’à la fondation de Montréal en 1642, il n’y avait même plus d’établissement fixe des Iroquoiens du Saint-Laurent, la nation qui aurait auparavant habité Hochelaga. Quant à la prétention d’un territoire mohawk, ceux-ci se trouvaient plus au sud, surtout dans l’État de New York. [Les Agniers installés autour de Montréal aujourd’hui sont en fait des réfugiés qui fuyaient les persécutions de leurs congénères agniers et recherchaient la protection des Français autour de Montréal. Voir le cas de Sainte Kateri Tekakwitha (1656-1680), le Lys des Agniers, qui se réfugiera ainsi près de Montréal.]

Officiellement, les Mohawks souhaiteraient qu’on parle toujours d’un territoire mohawk non cédé. Les Hurons-Wendat revendiquent aussi Montréal, puisque l’île fait partie de la vallée du Saint-Laurent et des Grands Lacs. Compliqué ? Qui a été où, et à quel moment ? Plusieurs étaient plutôt nomades. Établi dans quel lieu en quelles années ? Difficile d’être certain.

Les fouilles archéologiques permettent aux historiens d’en apprendre encore. Dans un tel contexte, imaginez combien les politiciens se couvrent de ridicule en tranchant ces questions historiques.

Opportunisme politique

Alors pourquoi des élus en autorité répètent-ils à satiété une affirmation probablement erronée ? Réponse simple : parce qu’ils pensent que c’est politiquement payant. Ils pensent qu’il est de bon ton à l’ère Trudeau que la majorité s’autoflagelle. Ils pensent que dans la bien-pensance dominante, une telle approche donne bonne bouche.

Oui, je souhaite qu’on trouve des solutions concrètes pour que les jeunes Autochtones aient un avenir plus reluisant. Oui, je veux que les femmes autochtones retrouvent respect et sécurité. Mais je trouve totalement inutiles ces réinterprétations opportunistes et grotesques de ce qui s’est passé à Hochelaga entre 1600 et 1650.

Commencer chaque réunion du conseil par ce rappel constitue un symbole vide et tordu. Si Valérie Plante veut agir pour le bien des Autochtones en 2017, qu’elle le fasse.

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