Le Québec est l’hôte de onze nations autochtones reconnues par le gouvernement du Québec, chacune parlant sa propre langue. Certaines de ces langues sont encore parlées par des milliers de locuteurs. Plusieurs sont sur la voie rapide de l’extinction. Cet été, Le Devoir rencontre chaque semaine un locuteur d’une de ses langues. Voici Nicole Petiquay, originaire de Wemotaci, technolinguiste pour le Conseil de la nation attikamek, en Haute-Mauricie.
Nicole Petiquay se souvient de l’année de son déménagement à la réserve attikamek de Wemotaci, en 1972. C’était la première fois que sa famille, qui quittait un état semi-nomade, avait accès à l’eau courante et à l’électricité. « On était tout excités. Nous, les enfants, on passait notre temps à s’amuser avec les interrupteurs. » Nicole Petiquay avait cinq ans. Elle se souvient aussi du temps d’avant, alors qu’ils vivaient en clans de quelques familles, et qu’ils déménageaient les tentes et les cabanons selon les emplois disponibles, dans la forêt ou sur la drave. Comme tous les enfants de la communauté, elle a pris ensuite le chemin de l’école française de la réserve.
« Au début, quand on a déménagé, on ne comprenait pas le français. L’institutrice nous posait des questions comme “qui est ton père ?” et nous, on répétait “qui est ton père ?”», se souvient-elle en riant, dans un très bon français.
Plus tard, des cours d’attikamek ont été intégrés au programme des enfants du primaire de Wemotaci. En 1992, les enfants commençaient la maternelle entièrement en attikamek. Puis, on intégrait 10 % de français en première année, 20 % en deuxième année, 30 % en troisième année. Arrivés en sixième année, 90 % des cours étaient en français et 10 % en attikamek.
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