25.08.2017 - Un produit financier offert aux épargnants musulmans au Québec et dans le reste du Canada

Le service financier virtuel Wealthsimple, financé à plus de 100 millions $ par Power Corp, vient de lancer un produit de placement pour les musulmans adhérant aux lois de la charia, une première au Québec, selon la société.

 

L’entreprise torontoise offre depuis mercredi un portefeuille boursier permettant aux clients « musulmans pratiquants » d’investir leurs épargnes dans des entreprises qui n’ont pas d’activités commerciales liées à l’alcool, le tabac et les jeux d’argent, notamment.

 

« Nous voulions offrir un portefeuille qui avait tous les avantages de nos autres portefeuilles tout en respectant les pratiques d’investissement islamiques », a déclaré le président et cofondateur de Wealthsimple, Michael Katchen, par voie de communiqué.

 

Malgré plusieurs demandes répétées d’entrevue du Journal, la compagnie, qui gère plus d’un milliard $ et qui a obtenu la « bénédiction » du premier ministre Justin Trudeau, a refusé de donner plus de détails sur le fonctionnement de ce nouveau portefeuille.

 

Pour investir dans ce type de véhicule, le client doit remplir un formulaire en ligne sur le site de Wealthsimple. L’investisseur peut ensuite transférer son argent de son institution financière à son portefeuille halal.

 

Il n’y a pas de minimum requis. Les investisseurs peuvent déposer aussi peu qu’un dollar. La société met beaucoup de l’avant les coûts bas de ses frais de placements. Ceux-ci tournent autour de 0,40 % et de 0,50 %, selon le montant investi.

 

Trudeau salue Wealthsimple

 

Wealthsimple attire l’attention des plus hautes sphères politiques et du monde des affaires. Le premier ministre Justin Trudeau s’est rendu aux bureaux torontois de Wealthsimple au mois de mai dernier pour citer en exemple l’entreprise présidée par Paul Desmarais III, premier vice-président de la Financière Power.

 

M. Trudeau a affirmé que Wealthsimple était un « exemple de la technologie financière à son meilleur ». Le nouveau produit de placement halal, qui interdit d’investir dans des compagnies liées au cannabis, entre autres, risque par ailleurs d’entrer en contradiction avec les aspirations du premier ministre qui veut légaliser la substance l’an prochain.

 

Aucune réglementation

 

Les nouveaux venus dans le marché de la finance comme Wealthsimple ne sont par ailleurs pas réglementés encore, insiste le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF). L’organisme fédéral chargé de veiller à la solidité du système financier canadien ne sait toujours pas qui aura le mandat de surveiller les fintechs.

 

« Le mandat du BSIF ne couvre pas la réglementation des entreprises de technologie financière. Pour que cela change, il faudrait que le ministère des Finances modifie la loi et, du coup, notre mandat », a résumé Annik Faucher, conseillère en communications au BSIF.

 

L’Autorité des marchés financiers, le Bureau de la concurrence, en passant par le gouvernement provincial ou fédéral, tous planchent en ce moment sur une nouvelle façon de réglementer ce type d’entreprises qui fleurissent au pays.

 

Les institutions québécoises ferment la porte

 

Les grandes institutions faisant affaire au Québec n’offrent pas de produits de la finance islamique à leurs clients, affirment-elles.
 

 

La Banque Nationale ferme la porte à ce type de véhicule financier. « Non, nous n’offrons aucun produit financier basé sur l’appartenance religieuse », précise Jean-François Cadieux, directeur principal des affaires publiques de la banque.

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