09.08.2017 - Une grande réflexion géopolitique de Henry Kissinger sur l’atlantisme, la Russie, la Chine…

Il ne faut jamais négliger les réflexions géopolitiques de ce grand globaliste devant l’Eternel qu’est Henry Kissinger (encore que son « Eternel » à lui ne soit pas tout à fait le nôtre…). L’ancien Secrétaire d’Etat de Richard Nixon vient de publier une version enrichie du discours qu’il a prononcé lors de la Margaret Thatcher Conference on Security à Londres en juin dernier, rendant un hommage appuyé à la Dame de Fer et à sa volonté de peser sur la politique de l’OTAN et de l’idée atlantiste. Kissinger réfléchit ici aux rôles nouveaux des grands blocs, aux ambitions de la Chine et de la Russie, à l’état du Proche-Orient. Le propos, en apparence descriptif, est passionnant parce qu’il est celui d’un homme qui a participé de l’intérieur à la marche vers un Nouvel Ordre Mondial dont il cherche toujours à dessiner les contours.
 
On notera, avant d’aborder sa réflexion, que Henry Kissinger n’accorde, dans un texte qui se veut en un sens fondateur et global à propos de l’avenir du monde, strictement aucune place au changement climatique. Outil d’action et non souci d’avenir.
 

Henry Kissinger livre une réflexion géopolitique sur le Nouvel Ordre Mondial

 
C’est sous le titre « Chaos et ordre dans un monde qui change » que l’ancien artisan officiel de la politique étrangère des Etats-Unis s’interroge tout d’abord :
 
« Ainsi la question sur le long terme devient celle de savoir si ces problèmes doivent être résolues par les maximes de l’Etat-nation ou par des concepts nouveaux, plus globalisés, et quelles en seront les conséquences pour l’ordre mondial à venir. »
 
Habilement, Kissinger ne répond pas ouvertement à la question mais se livre à un portrait des forces en présence, à commencer par la Russie, avec son étendue considérable et ses besoins spécifiques de sécurité, notamment face aux défis ukrainiens et syriens. Kissinger pointe « la conception quasi mystique de la grandeur » de la Russie et du peuple russe prêt à endurer mille sacrifices pour subsister, au long de l’histoire, face aux convoitises mongoles, suédoises, françaises, allemandes. Il explique : « Le résultat pour la Russie a été l’ambivalence : un désir d’être accepté par l’Europe et en même temps de la transcender. Ce sens tout spécial de l’identité aide à expliquer la déclaration du président Poutine selon laquelle “l’effondrement de l’Union soviétique a été la plus grande catastrophe géopolitique du siècle”. »
 
Et voilà en quelques mots justifié le président russe dont Kissinger rattache les idées politiques à Dostoïevski et à Soljenitsyne. Une identité de combat qui laisse rêveur : Kissinger explique par exemple qu’« en 2007, dans un épanchement à la Dostoïevski lors la conférence de sécurité de Munich, il a accusé l’Occident d’avoir injustement exploité les troubles subis par la Russie à la suite de la Guerre froide pour l’isoler et la condamner ».

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