23.06.2017 - La « diversité» contre le contrat social

Ci-joint le commentaire du chroniqueur au journal Le Devoir, Christian Rioux, dont les propos sont reproduits dans ce journal, ce matin. Cela traite du débat toujours hautement controversé et portant sur l'utilité ou non d'avoir, dans toutes les différentes sphères d'activités, dans notre société, y compris au sein des différents partis politiques, des quotas pour mieux représenter la " diversité ". Celui-ci revient sur les impacts de cette politique, tels que vécus autant aux États-Unis, qu'en France. Rappelons que l'idée est en rien nouvelle.

Ce texte rajoute également un éclairage additionnel face à tous les débats qui ont rejailli à la suite de la décision du dernier Conseil national du Parti québécois (PQ) de rejeter certaines propositions qui avaient pourtant été endossées par le Comité exécutif national, et qui recommandaient justement qu'on introduise dans les statuts du PQ de tels quotas. Nous pensions qu'il pourrait intéresser nos lecteurs et lectrices et c'est pourquoi nous en reproduisons ici le contenu.

Ce texte va dans le même sens que ce que le chef du PCQ, André Parizeau, soulignait il y a quelques jours, toujours en lien avec les décisions prises lors de ce Conseil national du PQ. Il pousse en même temps un peu plus loin la réflexion sur le sujet.

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Par Christian Rioux
Journal Le Devoir

« La prochaine fois qu’un universitaire vous dira à quel point la "diversité" est importante, demandez-lui combien il y a de républicains dans son département de sociologie. »

Cette boutade de l’économiste américain Thomas Sowell pourrait s’appliquer à plusieurs facultés universitaires québécoises, françaises et américaines. Dans nombre de ces cercles, apparemment tous plus vertueux les uns que les autres, la « diversité » est devenue rien de moins qu’une religion. Il suffit d’ailleurs de s’en étonner pour être lynché sur Internet.

Avouons que la répétition incantatoire du mot a de quoi donner le tournis. Il a même traversé l’océan avec l’élection d’Emmanuel Macron. Mais que peut bien cacher ce mot « diversité », qui a surgi dans le vocabulaire de nos gouvernants il y a quelques années à peine pour s’ériger aussitôt en magistère moral incontesté de la mondialisation ?

Il faut beaucoup d’ignorance pour croire qu’il s’agit simplement de souligner le caractère multiethnique et pluraliste de nos sociétés. Car cette conscience ne date pas d’hier. Loin de là ! Qu’on nous permette de dire que cette logorrhée diversitaire masque plutôt le retour, derrière un vocabulaire postmoderne, de la bonne vieille discrimination positive. En France, elle est le signe indubitable de l’américanisation du pays. Même le nouveau président Emmanuel Macron s’est revendiqué d’« une vraie politique assumée de discrimination positive ». Comme si la France pouvait se contenter d’importer des solutions américaines, alors qu’elle a une histoire radicalement différente en ce domaine.

On se rappellera que cette idée développée aux États-Unis visait, par des politiques dérogatoires, à assurer la promotion sociale des Noirs américains (qu’on ne saurait, par ailleurs, confondre avec des immigrants). À l’université, des quotas leur réservaient des places, même si leurs résultats aux examens n’avaient pas le niveau requis.

Il est surprenant de voir nos dirigeants s’enticher avec 50 ans de retard de politiques non seulement qui s’expliquent par un contexte particulier (celui de l’esclavage), mais dont les Américains ont eux-mêmes critiqué certains effets pervers. Le premier, et non le moindre, consiste à faire porter aux principaux intéressés l’opprobre de ne pas avoir été choisis sur la base de leurs seules compétences. De quelle autorité intellectuelle, morale ou professionnelle peut jouir celui qui a été choisi à cause de son origine ethnique ? C’est la raison pour laquelle les membres de ces minorités, comme Thomas Sowell, sont souvent les premiers à dénoncer les quotas fondés sur l’ethnie. Car ils sont les premiers à en souffrir.

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