02.05.2017 - Le vol de l’assurance-emploi : un détournement de fonds

L’auteur est représentant des OUI Québec au Collectif 150ansde.ca

En ce premier mai, Fête internationale des travailleuses et des travailleurs, il importe de dénoncer le régime d’assurance emploi au Canada, un régime dénaturé par Ottawa et inadapté aux besoins des personnes au travail, une responsabilité qui ne devrait pas relever d’Ottawa mais du Québec.

En 1941, à la faveur de la Deuxième Guerre Mondiale, la responsabilité de ce qu’on appelait alors « l’assurance chômage » fut décrétée de compétence fédérale. Cette responsabilité aurait du normalement être confiée aux provinces, responsables des politiques sociales et de la santé à l’égard de leurs citoyens selon la constitution de 1867, une constitution canadienne qui fut encore une fois violée comme à de nombreuses reprises avant et après cette date, depuis 150 ans.

Jusqu’en 1990, le fédéral contribua aux prestations de chomage à partir des revenus qu’il percevait auprès des citoyens canadiens, dont ceux du Québec. Depuis 1990, le régime se finance uniquement par les cotisations des employeurs et des salariés. Ce n’est donc pas un cadeau d’Ottawa. D’ailleurs, Ottawa ne fait jamais de cadeau. En 1996, le régime d’assurance-chômage prend le nom d’assurance-emploi. La « Caisse » d’assurance-emploi reste alors séparée des comptes du gouvernement et les fonds qui y sont accumulés d’année en année ne servent qu’aux prestations destinées aux chomeurs.

Un détournement de fonds

En 2008, coup de théâtre ! On passe de plus de 57 milliards de surplus accumulé dans la « Caisse » à un déficit de près de 5 milliards. La raison ? Le gouvernement a tout simplement décidé de procéder à la
fermeture  du  compte  d’assurance-emploi pour intégrer le programme et les fonds au budget fédéral.  C’est donc d’un montant  de  57 milliards $ dont la Caisse a été délestée, un montant énorme servant désormais aux dépenses générales du gouvernement canadien. Ce véritable détournement de fonds à l’égard des travailleurs, décidé unilatéralement par Ottawa, a été dénoncé à de nombreuses reprises par tous les intervenants sans que rien n’y fasse. Il s’agit d’un vol scandaleux à ajouter au dossier noir du Canada.

En fait, les contributions des employés et des employeurs deviennent des taxes déguisées dont l’utilisation place le Gouvernement canadien en conflit d’intérêt. S’il a un problème de déficit ou d’autres priorités, rien ne l’empêche de réduire l’accès à l’Assurance emploi. La récente crise économique devait montrer à quel point le régime était déficient, son accès étant de plus en plus restreint. Au plus fort de la crise, en 2009, moins d’un chômeur sur deux avait accès à des prestations, pendant que se répandait la précarité des emplois au Canada et au Québec.

En 2013, la réforme annoncée et mise en œuvre par le gouvernement Harper accentuait ces tendances historiquement défavorables au soutien des personnes au travail, particulièrement au Québec, resserrant encore davantage l’accès aux prestations pour les « bénéficiaires fréquents », autrement dit, pour les travailleurs saisonniers.

À cause de sa structure industrielle, 40% des chômeurs saisonniers au Canada sont québécois. Cette réforme constituait  donc carrément une attaque directe contre le Québec.

Récemment en 2016, le gouvernement libéral corrigeait certaines de ces mesures. Un certain réinvestissement dans le budget de 2016 permettant, entre autres, d’allonger de cinq semaines la période de prestations pour les chômeurs de 12 régions canadiennes, dont Calgary et d’autres régions de l’Alberta. Aucune région du Québec ne fait partie de ces régions prioritaires. Encore une fois, Ottawa ignore les besoins du Québec.

Lire la suite sur lautjournal.info

Ajouter un Commentaire

Veuillez noter que votre commentaire n'apparaîtra qu'après avoir été validé par un administrateur du site. Attention : Cet espace est réservé à la mise en perspective des articles et vidéos du site. Ne seront donc acceptés que les commentaires argumentés et constructifs rédigés dans un français correct. Aucune forme de haine ou de violence ne sera tolérée.


Code de sécurité
Rafraîchir