27.03.2017 - Le CHUM des Inuits

Il aura fallu 15 ans pour que les Inuits disposent d’un centre de soins adapté à leurs besoins dans la région de Montréal. Ullivik change tout.

On imagine mal un centre d’hébergement planté dans un désert semi-industriel en bordure de la voie de desserte de l’autoroute 520, non loin de l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau. Pourtant, Ullivik fait plutôt l’affaire des patients qui y sont soignés.

« C’est comme chez nous, où il n’y a ni arbres ni feux de circulation : on voit loin », dit Peter Inukpuk, un Inuit de 65 ans. Signataire de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, conclue en 1975 entre l’État québécois, les Cris et les Inuits, Inukpuk séjourne au centre Ullivik depuis son ouverture, en décembre. « Ici, à Dorval, c’est plus reposant qu’au centre-ville de Montréal. Et on n’est pas face à un mur, comme c’était le cas. »

Ullivik a coûté 15 millions de dollars à l’administration québécoise, qui en a assumé les coûts dans le cadre de la Convention. Les Inuits attendent beaucoup de ce nouvel établissement de 91 chambres, dont le nom signifie « lieu de séjour ». Si leur espérance de vie a progressé — elle est passée de 45 à 66 ans depuis une génération —, celle-ci reste néanmoins de 15 ans inférieure à la moyenne québécoise. « Les besoins en santé augmentent en conséquence. Il y a davantage de cancers, il faut plus de dialyses », dit Jane Beaudoin, directrice générale du Centre de santé Inuulitsivik, à Puvirnituq, qui fournit des soins aux sept villages inuits de la côte de la baie d’Hudson.

Spacieux et lumineux, Ullivik ressemble à un hôtel-boutique à la mode, avec ses grandes fenêtres blanches se découpant sur la façade gris cendré et ses couloirs décorés d’œuvres fournies par l’Institut culturel Avataq. Entre leurs traitements, les patients ont accès à une foule d’espaces communs pour bavarder et se distraire : salons avec télé, salle de vidéoconférences, chapelle, studio d’arts et métiers, cafétéria. Il y a même une salle dite de la « country food », consacrée à la cuisine traditionnelle, où les familles des patients mettent au congélateur la viande de caribou, de phoque et le poisson (mangés crus, à la mode inuite). « Nous sommes des carnivores au pays des végétariens, dit Peter Inukpuk, l’œil taquin. La cuisine du “Sud”, ça nous donne des ballonnements. »

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