Lors des Débats parlementaires sur la Confédération, les orateurs ont souvent fait référence aux Britanniques du Canada en utilisant l’expression « l’élément colonial anglais ». Par exemple, on rappelait que déjà à l’époque de Bédard et de Papineau, l’élément colonial anglais menait un dur combat d’opposition à l’élément français à l’Assemblée législative du Bas-Canada.
Mais au plan de l’histoire politique, il vaut la peine de signaler que les « anglais » en question n’étaient à peu près jamais des Anglais, mais des Écossais ! D’ailleurs, toute l’histoire politique du Canada, depuis la Conquête, a été bien davantage marquée par les Écossais que par les Anglais.
À part une minorité de marchands et fonctionnaires venus d’Angleterre après la Conquête, et d’autres des colonies américaines, la population qui a émigré au Canada aux XVIIIème et XIXème siècles – à l’exception de la marée humaine arrivée d’Irlande suite à la maladie de la pomme de terre – nous est venue d’Écosse, et non d’Angleterre. Engagée à fond dans sa révolution industrielle, l’Angleterre avait à l’époque absolument besoin de sa main-d’œuvre et prenait tous les moyens pour la garder.
Naturellement, les emplois les plus prestigieux et les plus lucratifs ont souvent été octroyés à des Anglais d’Angleterre mais, dans l’ensemble, les Anglais n’ont formé qu’une infime minorité des étrangers venus s’établir au Canada. La minorité, dite anglaise, qui s’opposait aux Canadiens à l’Assemblée législative à l’époque de Bédard et de Papineau était surtout formée d’Écossais, que l’on appelait indistinctement Anglais ou Britanniques.
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