Il arrive fréquemment que dans l’histoire des idées, certaines d’entre elles passent de gauche à droite. Non parce que ces idées seraient à ce point façonnées par l’époque qu’elles en changeraient de nature, mais tout simplement parce que la notion de gauche et de droite est notoirement instable et comporte bien des limites dans leurs définitions. L’époque actuelle fourmille de ces limites et les paradoxes ne manquent pas. Les diverses questions identitaires en sont évidemment pour beaucoup et leurs approches parfois étranges apportent une savante confusion aux étiquettes politiques déjà existantes. L’un de ces concepts - la liberté d’expression - a récemment apporté son lot de confusion au brouillard actuelle et sème depuis peu la controverse un peu partout dans le monde occidental et notamment au Québec.
La liberté d’expression était, jusqu’à récemment, l’archétype même du consensus politique, mais semble maintenant vouloir devenir l’étendard d’un courant d’une droite postmoderne, qui épouse certaines des causes classiques de la gauche (notamment la liberté d’expression) pour défendre une conception plus ou moins conservatrice de l’identité. Et de l’autre côté, une frange de plus en plus large de la gauche s’en fait l’adversaire pour des raisons relevant essentiellement de l’argumentaire religieux et d’un antifascisme plus ou moins déphasé.
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