24.02.2017 - La « théorie du genre » : une théorie ou bien un programme de rééducation ?

A-t-on le droit d’être en faveur de l’émancipation de la femme et de la reconnaissance des modes de vie homosexuels tout en développant une argumentation contre l’idéologie du genre?

La force du tabou

Dans de nombreux milieux, toute critique concernant la thématique du genre est taboue, parce que personne ne veut s’exposer au grief de la discrimination. Ainsi, même les personnes pleines de bonnes intentions se taisent, bien qu’elles n’aient rien à redire contre l’égalité des sexes, mais uniquement contre la tutelle de règles linguistiques ou la soft répression du politiquement correct. Cependant, pour résoudre les questions politiques et éthiques concernant l’égalité des sexes, la théorie du genre ne serait pas nécessaire: le droit à l’émancipation politique résulte automatiquement du concept de «citoyen», et le refus éthique de la discrimination résulte du concept de l’«être humain». L’insinuation selon laquelle ces concepts impliquent déjà des discriminations, atteste de l’ignorance des partisans de la théorie du genre, dont la confrontation à la théorie politique et à l’anthropologie n’a de nécessité que pour mieux véhiculer des représentations simplistes de l’ennemi.

Mais à quoi sert alors le «genderisme» dépourvu de valeur politique et éthique? Apporte-t-il de nouvelles connaissances ou implique-t-il un programme de rééducation politique?

Caractéristiques de l’idéologie du genre

L’idée centrale de cette conception repose sur l’idéologie suivante: sexe biologique et rôle social des sexes sont des constructions sociales. Ainsi, on ajoute une diversité presque infinie de genres à la compréhension classique de l’homme et de la femme, qu’il s’agisse de l’orientation hétérosexuelle ou homosexuelle. Facebook différencie 58 sexes, les partisans de la théorie du genre affirment qu’il y en aurait même des milliers. Cependant, les exemples cités sont, d’un point de vue de l’analyse systémique, totalement incohérents, car c’est un choix arbitraire d’aspects anatomiques, de rôles émanant des subcultures homosexuelles ou des pratiques sexuelles préférentielles. Il est certes utile de mettre l’accent aussi sur les ambiguïtés possibles, car il y a des personnes auxquelles la classification homme-femme ne convient pas. Mais, de partir de ces exemples pour nier en général l’existence des sexes masculin et féminin en la présentant comme un simple effet d’une société répressive, signifie «jeter le bébé avec l’eau du bain».

Un texte-clé de Judith Butler intitulé «Le malaise des sexes» [«Vom Unbehagen der Geschlechter»] montre clairement qu’il ne s’agit pas tant d’une théorie, donc de chercher à connaître la réalité, mais plutôt d’une stratégie de force pour transformer la réalité. Selon Butler, l’objectif est de «subvertir et déplacer les notions naturalisées et chosifiées de l’identité des sexes qui soutiennent l’hégémonie masculine et le pouvoir hétéro-sexiste». (p. 59) Le «genderisme» est donc un programme politique subversif masqué comme étant une théorie ou tout simplement, une idéologie.

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