Très attendu à Bruxelles, le nouveau secrétaire à la Défense de l’administration Trump a souligné l’intention de Washington de s’appuyer sur l’Alliance et non plus de faire signer les États-membres au bas de ses déclarations de guerre. Il devrait s’en suivre à la fois une augmentation des dépenses militaires avec les risques de guerre inhérents et un rééquilibrage des forces politiques au sein de l’Alliance. Cependant, le Pentagone veille à maintenir sa prééminence sur ses Alliés.
A la réunion du Conseil Atlantique-Nord, qui s’est ouverte le 15 février à Bruxelles, la ministre Pinotti et les autres ministres européens de la Défense ont poussé un soupir de soulagement : l’Otan n’est pas « obsolète », comme l’avait déclaré le président Trump. Dans sa première intervention officielle hier à Bruxelles, le nouveau secrétaire états-unien à la Défense, Jim Mattis, a assuré que l’Otan reste « la base fondamentale pour les États-Unis ».
C’est « l’alliance militaire qui dans l’histoire a eu le plus grand succès », a-t-il dit aux journalistes pendant qu’il était en vol vers Bruxelles, apportant comme preuve de l’engagement états-unien dans l’Alliance le fait que l’unique commandement Otan avec quartier général aux États-Unis est celui du Commandant suprême allié pour la transformation (Sact), charge déjà assumée par Mattis lui-même. Le Sact, responsable du Comité militaire (la plus haute autorité militaire de l’Otan), « promeut et contrôle la transformation continue des forces et capacités de l’Alliance ». Dans les 20 dernières années, a souligné Mattis, l’Otan s’est transformée (elle a en effet englobé tous les pays de l’ex-Pacte de Varsovie, trois de l’ex-URSS et trois de l’ex-Yougoslavie), mais « doit continuer à se transformer pour s’adapter à ce qui s’est passé en 2014, année de tournant dans laquelle nos espoirs de quelque partenariat avec la Russie se sont démontrés infructueux ». Il faut pour cela « êtres certains que le lien transatlantique reste fort ». Pour preuve de cela, le secrétaire général de l’Otan Stoltenberg, dans sa déclaration conjointe avec le secrétaire Mattis, a confirmé hier que « des troupes et équipements états-uniens sont en train d’arriver en Pologne et dans les pays baltes, montrant clairement la détermination des États-Unis à rester aux côtés de l’Europe dans cette période tourmentée ».
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