29.10.2014 - Un soldat vaut-il plus que des femmes autochtones ?

Le premier ministre du Canada a montré la semaine dernière qu’il y a deux poids deux mesures dans son pays en ce qui concerne le traitement des morts violentes. Il s’apprête à déposer un projet de loi pour donner davantage de pouvoirs à ses services de renseignements à la suite du décès de deux de ses soldats alors qu’il n’a rien fait après l’assassinat ou la disparition de 1017 femmes autochtones.

Malgré le fait que de nombreux organismes internationaux, dont l’ONU, ont fait des rapports demandant au Canada de tenir une enquête publique nationale pour en arriver à endiguer la violence faite aux femmes autochtones, le gouvernement a opposé une fin de non-recevoir à toute intervention fédérale dans ce domaine. Pourtant, des données officielles de la GRC publiées en mai ont montré qu’au moins 1017 femmes et filles autochtones ont disparu ou ont été assassinées de 1980 à 2012. Le meurtre très médiatisé en août de Tina Fontaine, une Ojibwée de 15 ans dont le corps a été retrouvé dans un sac dans la rivière Rouge à Winnipeg ne l’a même pas ébranlé. Le gouvernement fédéral permettait seulement le 15 septembre dernier l’élaboration de plans de sécurité communautaire dans les réserves et à l’extérieur de celles-ci.

On n’a cependant pas vu cette résistance à l’action lors de la mort de deux soldats canadiens la semaine dernière. En réponse à l’assassinat d’un militaire à Saint-Jean-sur-Richelieu au Québec le 20 octobre, puis d’un autre sur la Colline parlementaire à Ottawa le 22 octobre, les conservateurs fédéraux veulent légiférer dans les prochains jours pour donner davantage de pouvoirs aux services de renseignements du pays. Cette urgence s’installe malgré le fait que le rôle de ces services est encore mal connu dans ce dossier et qu’au moins un de ces deux individus, Michael Joseph Zehaf-Bibeau, aurait pu agir en réaction aux actions d’agents fédéraux qui lui auraient confisqué son passeport pour éviter qu’il ne se rende à l’étranger. La définition même de terrorisme pour décrire ces meurtres peut être remise en cause.

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