La question est loin d’être aussi anodine qu’il n’y paraît. Souvenez-vous, nous étions à l’été 2011. L’or atteignait un sommet historique à presque 2 000 euros l’once. Il faut dire qu’en 2011, le monde tremblait à l’idée que la Grèce, la petite Grèce puisse faire sauter la Banque centrale européenne et emporte avec elle la monnaie unique, l’euro, utilisée par 400 millions d’Européens ! Un véritable scénario apocalyptique.
Il faudra attendre au pire de cette crise que dans un instant de peur paroxystique, Mario Dragho, gouverneur de la BCE, déclare officiellement que « l’euro est irréversible. Je ferai tout ce qu’il faudra et croyez-moi, ce sera suffisant ! ».
Cette simple phrase mettra fin à cette panique économique qui aurait pu emporter l’euro en quelques jours.
Depuis, nous vivons sur cette croyance affirmée avec force par Mario Draghi lors d’un moment de tension aigu.
Le problème c’est que rien n’est réglé. Tous les problèmes ont été mis sous le tapis et jamais l’euro n’a été aussi fragile, frêle construction politique soumise aux tiraillements de la réalité, et désormais c’est l’Italie, un poids lourd européen, qui inquiète, y compris le gouverneur lui-même.
Or Mario Draghi, l’homme qui avait su murmurer à l’oreille des marchés pour les rassurer en 2011, vient dans une déclaration très récente de tout simplement envisager de façon on ne peut plus officielle que l’euro… pourrait exploser.
Que vient donc de dire notre grand timonier de la BCE ?
Que « tout pays qui souhaiterait quitter la zone euro devrait au préalable solder ses comptes avec le système de paiements commun, a expliqué le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, dans une lettre à deux députés européens italiens ».
« Si un pays devait quitter l’Eurosystème, ses avoirs sur ou ses dettes à la BCE devraient d’abord être réglés en totalité », a-t-il écrit. (Source ici sur insolentiae.com.)
Alors si même le patron de la banque centrale le dit, comment se préparer à l’Eurocalypse ?
C’est pour répondre à cette question que j’ai consacré tout le mois de janvier à travailler sur un rapport spécial consacré à l’Eurocalypse.
Pour bien tout comprendre, maîtriser le sujet dans toute sa complexité, il faut d’abord bien saisir le fonctionnement de l’euro.
L’euro est une monnaie économiquement allemande, mais de construction politique française. L’euro, un hybride qui n’est pas viable à long terme parce qu’il a des défauts techniques, insurmontables dans l’état actuel de l’organisation européenne. Ce sont ces mécanismes complexes que je vous décrypte dans la première partie du rapport. Cette étude conduit à penser que l’explosion de l’euro est presque une certitude.
À partir de ce moment-là, la question logique suivante à se poser est de savoir « comment pourrait se passer l’explosion de l’euro ? ».
Je vous détaille donc les différentes hypothèses possibles, comme la pire qui serait l’explosion brutale de la zone euro, la sortie progressive des maillons faibles, le scénario d’une Europe à deux vitesses avec deux euros, la sortie du maillon fort (l’Allemagne) ou encore le cas où la BCE poursuit sa politique de monétisation avec l’accord de l’Allemagne en échange d’un contrôle budgétaire rigoureux et avec l’aide de plans d’austérité crédibles, enfin un scénario que je nomme le Pari de la monétisation et dont les conséquences pourraient être importantes !
Une fois que vous avez compris pourquoi l’euro n’est pas viable et quelles seraient les hypothèses possibles et crédibles, il faut aborder une autre question cruciale pour chacune et chacun de vous, car évidemment une telle fin de l’euro ne serait pas sans conséquences sur nos vies quotidiennes !
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