samedi, 28 novembre 2015 11:10

Pour la patrie

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Juriste Curé

Je viens de finir la lecture du premier roman dit « indépendantiste » de l’histoire littéraire du Québec, j’ai nommé « Pour la patrie » de Jules-Paul Tardivel. Dans ce roman d’anticipation, les forces du mal (les satanistes, les francs-maçons) affrontent les forces du bien (une église catholique à tendance indépendantiste).

 Les premiers manipulent le vice et la vérité pour arriver à leurs fins, les seconds se contentent d’être de bonnes personnes pour y arriver. L’enjeu principal des forces du mal : réussir à faire voter une loi constitutionnelle qui, en apparence, accommode le Canada-français, mais qui dans les faits a pour objectif, à plus ou moins long terme, de détruire le Canada-français. Comme si Tardivel avait prévu le rapatriement de la constitution et la charte des droits et liberté de 1982. « Pour la patrie » a pourtant été écrit en 1895 et anticipait l’année 1945. Imprécision de 37 ans, vous dites. Pas vraiment. Le genre d’idée que contient la charte des droits et liberté canadienne a commencé à se faire appliquer par la charte des nations-unies en juin 1945.

 

Tardivel l'américain 

Pourquoi ce roman est venu de Tardivel ? Parce que Tardivel, bien que francisé à 99.9% était américain et avait donc les moyens de connaitre ce qui se tramait dans les milieux mondains de son pays natal.

Si le roman est si bon, c’est qu’il met en lumière un affrontement qui ne peut se dérouler qu’en haut lieu. Un affrontement de valeurs dont le commun des mortels n’a pas conscience, puisque les pauvres et misérables (spirituellement et intellectuellement, cette catégorie inclut aujourd’hui la classe moyenne, les parvenus ainsi que moi-même) ont très peu de marge pour choisir entre le Bien et le Mal. Ils choisissent généralement ce qui leur permettra de survivre. Ils se contentent d’accepter ce qu’on leur offre de mieux. À ce niveau de la société, rares sont ceux qui se croient des représentants du Mal. Ce serait idiot. Tu prends le risque de faire le Mal et tu restes pauvres… Exige de te faire payer, au moins ! C’est pour cela que Tardivel, un peu en marge de la chrétienté, ne condamne pas la richesse acquise convenablement, même qu’il l’encourage. Le camp du bien doit être dirigé par quelqu’un qui a un coussin financier lui permettant de s’élever, de ne pas penser uniquement à payer la prochaine facture de son loyer et de son épicerie. La personne qui vit au jour le jour ne choisit pas entre le Bien et le Mal. Elle ne choisira jamais. Elle ne peut que subir. Penser qu’elle pourrait choisir librement est toute l’escroquerie de la gauche humaniste dans laquelle pratiquement tout l’occident est tombé depuis la Seconde Guerre mondiale et même avant. C’est pour cette raison qu’aussi bonnes soient les intentions des gens qui compatissent avec Paris aujourd’hui, ils sont tous manipulés. Et rien ne laisse croire que c’est par le Bien, pour le Bien. Je dirais même que plus les sentiments sont bons, plus vous écoutez donc RDI, LCN, CNN etc. plus vous êtes manipulés et donc menés à servir la cause que ces médias desservent… Cause qui est !?… celle du personnage de journaliste nommé Saint-Simon dans le roman de Tardivel.

Le personnage de Saint-Simon

Saint-Simon est le journaliste indépendantiste qui, au courant du roman, se fait acheter par l’adversaire, non pas pour écrire les idées de l’adversaire, mais bien pour exagérer une opinion indépendantiste au point de lui faire perdre toute crédibilité. On peut dénoter un petit côté felquiste en Saint-Simon. Succombant à l’avarice, le choc des civilisations devint sa cause. Sa situation ne reflète-t-elle pas la situation d’un grand nombre de journalistes ou chroniqueurs ?

Roman d’une grande dévotion à la religion catholique, il nous rappelle que ce qu’il y avait de bien avec les catholiques et ultramontains du temps de Tardivel, c’est qu’encaisser sans broncher était leur idéal. Ils ne faisaient pas un spectacle de leur compassion. Ils ne se sentaient pas obligés de convaincre qui que ce soit de la « profondeur » de leurs sentiments les plus sincères. Ils croyaient que Dieu savait s’ils étaient sincères ou pas, point final ! 

Mais comme le personnage de Lamirande (chef des forces du Bien) qui pardonne à son ennemi mortel après la victoire du Bien, il faut bien pardonner à ceux qui compatissent vulgairement car ils ne savent pas ce qu’ils font.

Commentaires   

 
0 #4 Juriste-curé 30-11-2015 14:47
Monsieur Frederic, votre message me fait du bien.

Merci
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0 #3 Ray Y. Adamson 29-11-2015 14:38
Juriste-Curé, tu m'as donné envie de lire ce livre!
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0 #2 Frederic 28-11-2015 22:39
Juriste tu fais honneur à ta patrie. Ta plume est sincère et humble, et elle ramène les hauteurs d'autrefois à la réalité cruelle et sèche d'aujourd'hui.

Tardivel se sert du "roman" pour exprimer ce qu'il a vécu pendant des dizaines d'années. Souvent seul, baignant dans l'iniquité et les injustices, il est resté droit et fidèle défenseur de la Vérité.

De nos jours, ce genre de personne sera toujours perçu comme un débile défendant ses croyances personnelles et non celles de la Vérité.
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0 #1 Juriste-curé 28-11-2015 21:43
Petite précision: ce texte a été écrit au lendemain des attentats de Paris.
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