samedi, 27 mai 2017 12:06

Renaud Camus - Décivilisation

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Renaud Camus, né le 10 août 1946 à Chamalières, est un écrivain et militant politique français. Il est notamment l'auteur d'un journal intime, publié chez divers éditeurs depuis les années 1980.

Après avoir été membre du Parti socialiste dans les années 1970-80, il devient influent dans le milieu dissident en introduisant le concept du grand remplacement. En 2015, il rejoint, via Souveraineté, identité et libertés, le Rassemblement bleu Marine.

"...La culture est liée aux maisons, aux bibliothèques, aux collections privées si modestes soient-elles, aux jardins, à une inscription de l’individu dans le paysage ou dans le quartier, à une expérience héritée du temps, rendue palpable par des objets, des souvenirs, des images, des livres fréquentés dès l’enfance, d’incertains récits, une mythologie intime, le roman familial. On a créé un monde d’éternels nouveaux venus, de fils de personne, auxquels l’espace sensible ne parle pas et qui le traversent sans le voir, tout fiers s’ils peuvent offrir à leurs enfants, à l’arrière de la voiture, une véritable petite salle de cinéma, qui leur permet de voyager sans s’ennuyer, et de n’avoir pas à regarder par la portière. Comment s’étonner si les uns et les autres sont si indifférents à la mise à sac du visible, du foulable, du traversable, du respirable (si mal, si peu), par la laideur, par l’appât du gain, par une conception purement matérielle et pour le coup post-culturelle du territoire, envisagé du seul point de vue de ce qu’on peut espérer en tirer en termes d’exploitation, comme “retombées économiques” (prononcez : au bénéfice de l’emploi).

La télévision aussi a joué son rôle : d’abord durant la période où elle était peu diversifiée et où tout le monde, ou peu s’en faut, et notamment tous les enfants, regardaient sur le petit écran plus ou moins la même chose ; ensuite lorsque l’offre s’est officiellement élargie, mais alors il était trop tard, la déculturation avait déjà largement agi, il n’y avait plus de place et plus de public pour des chaînes “cultivées” : et cent ou deux cents chaînes offrent aujourd’hui moins de différence de niveau culturel que deux ou trois quarante ou cinquante ans plus tôt. Ajoutons que, pour les mêmes raisons, les chaînes prétendument “cultivées”, rarissimes de toute façon, étaient obligées de l’être de moins en moins si elles voulaient conserver leur maigre public, décimé par l’effondrement de l’École et par les effets de la prétendue “démocratisation culturelle” : témoin l’évolution d’Arte, que seules les personnes peu cultivées qui ne la regardent jamais et s’en remettent à sa légende médiatique peuvent prendre sérieusement pour une chaîne consacrée à l’art, à la connaissance et à la vie de l’esprit..."

Source : Renaud Camus - Décivilsation

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