mardi, 20 decembre 2016 12:02

Comment on se sent, Amérique, quand les autres se mêlent de nos affaires ?

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Traduction par William

Je fais référence à l'agitation en rapport avec les allégations à l’effet que la Russie aurait piraté les courriels de Clinton lors de la campagne présidentielle américaine. De la petite bière comparée à la façon dont la main lourde de l’Amérique interfère dans les affaires des autres.

Qui a récemment tenté d'influencer les électeurs du Royaume-Uni dans notre récent référendum sur l'UE, ce qui était beaucoup plus important que toute élection générale, en menaçant que la Grande-Bretagne se retrouve à l'arrière de la file d'attente aux États-Unis si nous quittions l'UE?

Qui n'a pas aimé le résultat de la dernière élection palestinienne en 2006, remportée sans équivoque par le Hamas, et a depuis essayé de connivence avec Israël et ses larbins, y compris la Grande-Bretagne, de toutes les façons d’écraser le parti de la résistance à l’occupation illégale par Israël?

Les USA ont une histoire d'ingérence soit par la CIA ou la NED (National Endowment for Democracy), par exemple en Iran, au Nicaragua, en Bulgarie, à Cuba, en Mongolie, à Haïti, au Venezuela, en Afghanistan .... L'Amérique ne peut tout simplement pas garder son nez hors des affaires des autres nations.

Et la Syrie? Un autre malheureux pays de plus sur la liste de changement de régime de l'Amérique.

Quant à la NED, faites vos recherches sur Google sur ses administrateurs et imaginez l'état d'esprit.

L’ingérence la plus catastrophique de l'Amérique s’est probablement produite en Iran. Je ne veux pas dire la tentative d'arrêter Ahmadinejad à l'élection présidentielle de 2009, dans laquelle les États-Unis ont été largement soupçonnés d'avoir incité le chaos dans les rues. Quelle que soit la vérité dans ce cas, c’est la perception qui compte. Et les États-Unis avaient déjà la « procédure ».

CNN avait rapporté à l'époque qu’Obama disait que la violence utilisée contre les manifestants contestant les résultats des élections était «scandaleuse .... et malgré les efforts du gouvernement pour cacher cette violence au monde, nous la voyons et nous la condamnons ».

Il a également affirmé qu'il était « absolument clair » que le principal rival d'Ahmadinejad à l'élection, Mir Hossein Moussavi, avait « capturé l'imagination ou l'esprit de forces en Iran » et était devenu un représentant des manifestants de la rue qui affrontèrent les forces de sécurité.

Obama avait dit que lui et la chancelière allemande Angela Merkel partageaient la conviction que la violence du gouvernement iranien contre ses propres citoyens était inacceptable. « Je continue à croire que, finalement, il appartient au peuple iranien de prendre des décisions au sujet de qui seront leurs dirigeants .... Un gouvernement qui traite ses propres citoyens avec ce genre de cruauté et de violence et qui ne peut faire face à des manifestants pacifiques qui tentent de faire entendre leur voix d'une manière tout aussi paisible se positionne, je le crois, à l'extérieur des normes universelles, les normes internationales qu’il est important de respecter ».

Bien sûr, vous n’entendrez pas Obama, ou tout autre président américain d’ailleurs, respecter ces normes universelles et internationales en blâmant leur ami Netanyahu de l'utilisation fréquente par le régime sioniste de la force meurtrière contre le peuple palestinien dont il occupe illégalement le territoire  Si il y a un régime de terreur à changer, c’est bien celui-là.

S’adressant à un vaste auditoire le leader suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a répondu: « Après les manifestations de rue, certaines puissances étrangères ... ont commencé à intervenir dans les affaires d'État de l'Iran en remettant en question le résultat du vote. Je condamne fermement cette ingérence.

« Les remarques de responsables américains sur les droits de l'Homme et des limitations sur les personnes ne sont pas acceptables car ils n’ont aucune idée des droits de l'Homme après ce qu'ils ont fait en Afghanistan et en Irak et d'autres parties du monde. On n'a pas besoin de conseils sur les droits de l’Homme de leur part ».

Mais ce fut la Grande-Bretagne qu’il distingua comme le plus perfide des ennemis de l'Iran. Les diplomates occidentaux, a déclaré Khamenei, « affichent leur hostilité contre l'État islamique, et le pire d'entre eux est le gouvernement britannique ». Il devait avoir à l'esprit la destitution du Dr Mossadegh et ce qui y mena.

L'Iran a été soumis à une exploitation de la pire espèce

Aucun ministre des Affaires étrangères britannique n’avait remis les pieds en Iran depuis la Révolution de 1978/9 jusqu'à la visite d'une journée de Jack Straw en 2001, poussé par le 11 septembre. Ç’avait été un manquement terrible au devoir compte tenu de l’ami que l’Iran (Perse) avait été autrefois. En 1901, la Perse a accordé à un homme du Devon, William Knox D'Arcy, une concession pétrolière de 60 ans couvrant un demi-million de miles carrés. Lorsque D'Arcy a trouvé du pétrole en 1908 l'Anglo-Persian Oil Company fut créée. Elle s’avéra être un atout essentiel pour la Grande-Bretagne dans la Première Guerre mondiale. D’elle jaillit l’Anglo-Iranian Oil, qui devint la puissante BP. Mais nous avons remboursé l'Iran avec la cupidité de nos entreprises et notre traîtrise diplomatique. Les cupides britanniques ratissaient plus de profit du pétrole de l'Iran que les Iraniens eux-mêmes.

Le département d'État américain n’était pas en reste. Dans les années 1920, il avait décrit les gisements de pétrole du Moyen-Orient comme « une source prodigieuse de puissance stratégique, et l'un des plus grands butins de matières premières dans l'histoire du monde ».

Puis vint le Dr Mossadegh. En mars 1951, les Majlis iraniens et le Sénat votèrent en faveur de la nationalisation de l’Anglo-Iranian Oil, dans laquelle le gouvernement britannique avait une participation majoritaire et qui avait contrôlé l'industrie pétrolière de l'Iran depuis 1913 dans des conditions extrêmement désavantageux pour l'Iran. Dr Mohammad Mossadegh, en tant que premier ministre nouvellement élu, réalisa le souhait de son gouvernement d'annuler la concession pétrolière de l’Anglo-iranienne, qui n'arrivait pas à échéance pour un autre 42 ans, et de reprendre ses actifs.

Dans un discours prononcé en Juin 1951 [M. Fateh, Panjah Sal-e Naft-e Iran, p. 525] il a expliqué pourquoi. « L'État iranien préfère reprendre lui -même la production de pétrole. La société ne devrait rien faire d'autre que d’en retourner la propriété à ses propriétaires légitimes. La loi de nationalisation prévoit que 25% des bénéfices nets du pétrole seront mis de côté pour répondre à toutes les revendications légitimes de compensation de la société...

« Il a été affirmé à l'étranger que l'Iran a l'intention d'expulser les experts pétroliers étrangers du pays, puis de fermer les installations pétrolières. Non seulement cette allégation est absurde; c’est une totale invention… » 

La Compagnie pétrolière arabo-américaine (Aramco) était réputée partager les profits 50/50 avec les Saoudiens. La Grande-Bretagne avait payé l'Iran seulement 16% au cours des années entre les deux guerres et traitait les travailleurs du pétrole iranien de façon abominable tout en faisant elle-même d’énormes profits.

Les revenus que l’Iran recevait allaient tous entiers au repaiment des dettes encore dues aux créanciers européens par les shahs extravagants du pays. En outre, la société revint sur les accords de formation des techniciens et ingénieurs iraniens, et elle payait ses travailleurs iraniens considérablement moins que les étrangers et leur imposait des logements insalubres. « Les salaires étaient de 50 cents par jour », selon le rapport d'un administrateur. « Il n'y avait pas d'indemnités de vacances, pas de congés de maladie, aucune indemnité d'invalidité. Les travailleurs vivaient dans un bidonville appelé Kaghazabad, ou la ville de papier, sans eau courante ni électricité. »

La société avait promis de construire des écoles, des hôpitaux, des routes et un système de téléphone, mais ne l'a jamais fait. C’était une exploitation de la pire espèce.

Et rappelez-vous, le gouvernement britannique possédait les intérêts de contrôle dans l’Anglo-iranian et sa raffinerie d’Aberdan qui était la plus grande du monde.

Face à l'initiative de nationalisation de Mossadegh, le gouvernement britannique est devenu fou et a imposé un blocus et des sanctions paralysantes, réduisant rapidement le pays au chaos. La Grande-Bretagne demanda à l’Amérique de l’aider à soumettre l'Iran, mais les États-Unis s’opposèrent d’abord au comportement de la Grande-Bretagne, Dean Acheson la qualifiant de « destructrice ». Cependant, quand Eisenhower est entré à la Maison Blanche en 1953 l'attitude de l'Amérique changea. Mossadegh, populaire et très apprécié, fut enlevé dans un coup d'État par le MI5 et la CIA, emprisonné pendant 3 ans, puis mis en résidence surveillée jusqu'à sa mort.

Les États-Unis et le Royaume-Uni eux-mêmes en besoin d'un changement de régime

Le complot manigancé par la CIA rétablit le Shah détesté et sa police secrète, et laissa revenir les compagnies pétrolières américaines. Pour les Iraniens ordinaires, ce fut la goutte faisant déborder le vase. La conspiration américano-britannique fit l’objet d’un spectaculaire retour de flamme 25 ans plus tard avec la révolution islamique de 1978-9, l'humiliante crise des otages de 444 jours à l'ambassade américaine et une mission de sauvetage tragiquement bâclé.

Par la suite, les États-Unis et la Grande-Bretagne furent respectivement connus comme le « Grand Satan » et le « Petit Satan ». Mais ce qui aurait dû être une dure leçon pour les touche-à-tout occidentaux est devenu une plaie purulente. Les États-Unis semblent plus déterminés que jamais à s’emparer de cette vaste ressource énergétique grâce à un changement de régime. Sans parler des conséquences pour des millions d'innocents.

Et l'Iran n'a pas oublié les crimes passés ... Comment le pourrait-elle?

Les dirigeants américains et britanniques, aujourd'hui comme alors, continuent à démontrer qu'il n'y a rien de trop retors ou trop malhonnête pour eux à contempler ... et à mener à bien. Les doubles standards sont leur mode de vie. Il est risible - et embarrassant – de les voir faire la leçon aux autres sur les principes et ils méritent une gifle de l'ayatollah.

La plaisanterie, c’est que l'Amérique et la Grande-Bretagne ont eux-mêmes besoin d'un changement de régime. Mais vaut mieux qu’il vienne de l'intérieur. Nous au Royaume-Uni avons déjà commencé le nôtre. C’est le Brexit. Nous nous libérons enfin du contrôle étouffant de l'UE. Nous n'a jamais donné notre autorisation au gouvernement pour faire de nous des vassaux de l'UE et nous lui avons fait comprendre. Il y aura des problèmes s’ils gâchent notre sortie.

Peut-être que Trump est le changement de régime de l'Amérique, bien que peu en seront convaincus avant de voir l’horrible clique des néo-cons pendus du pont de Brooklyn.

 

Stuart Littlewood a travaillé sur les chasseurs à réaction dans la RAF puis poursuivi une carrière dans le marketing industriel.

Source : veteranstoday.com

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