dimanche, 16 octobre 2016 17:42

Quand le maire de Montréal Coderre refusait de répondre aux questions sur le coup d’état en Haïti

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Traduction par William

3 mars 2014

Après 10 ans de soutien enthousiaste à l'éviction d'un gouvernement démocratique, l'ancien député libéral garde toujours le silence.

Lors de sa visite à Montréal la semaine dernière, l’éminent avocat haïtien Mario Joseph a accusé le maire de Montréal Denis Coderre de mentir à la population canadienne. Coderre a nié les accusations, a rejeté la demande d'excuses de Joseph, et a refusé de répondre aux questions sur son rôle en Haïti.

Dans un article de la Presse canadienne qui a paru dans le Ottawa Citizen ,le  Vancouver Sun , et divers autres journaux canadiens, Joseph a été cité comme disant: «Nous ne pouvons pas discuter du rôle néfaste du Canada sans vous expliquer le rôle tout-aussi-nocif de M. Denis Coderre et ses mensonges à la population canadienne ».

Joseph faisait allusion au fait qu’en Février 2004, Coderre avait dit à la presse que la position du Canada était de garder le président élu Aristide en fonction tandis qu’ une rébellion armée attaquait les bureaux du gouvernement et se déplaçait vers Port-au-Prince, la capitale. "Nous pensons qu’Aristide doit rester en place", avait déclaré Coderre aux journalistes le 19 février.

Cependant, la position du Canada a changé de façon spectaculaire le 29 Février, lorsque les forces armées canadiennes ont aidé l'armée américaine dans l'enlèvement du président Aristide , le transportant hors du pays pour un exil qui a duré plusieurs années. Contrairement à ses prétentions du 19 février, le gouvernement canadien avait commencé à planifier l'invasion au moins neuf jours avant la déclaration de Coderre.

Dans les mois suivant le coup d' Etat, Coderre a rencontré à plusieurs reprises à Port-au-Prince et à Montréal le Premier ministre Latortue mis en place par les États-Unis. Pendant ce temps, le gouvernement de Latortue entreprenait de tuer des milliers d'opposants politiques, selon de nombreux rapports d’organisme de protection des droits de l' homme . Des milliers d'autres ont été emprisonnés, et selon une étude parue dans la revue médicale Lancet , des dizaines de milliers de femmes ont été violées. La Police nationale haïtienne, qui a perpétré les assassinats et les massacres, a agi sous la supervision directe des agents de la Gendarmerie royale du Canada. Au cours de cette période, le régime Latortue jouissait du soutien diplomatique, politique, logistique et financier du gouvernement canadien.

La réponse de Coderre aux revendications? «Je n'ai aucune raison de m’excuser," a-t-il dit à la Presse Canadienne, ajoutant: «Je suis un ami d'Haïti."

Selon Nydia Dauphin, Coderre fait référence à lui - même comme "haïtien maire de Montréal» au sein de certains milieux. Dauphin, qui a été honoré par Coderre et d'autres en tant que lauréat  du Black History Month cette année, a publié un article à la fin de janvier intitulé  Ne prenez pas le maire de Montréal pour un ami d'Haïti. Dauphin écrit: «Grâce aux compétences solennelles de Coderre, des violations flagrantes des droits de l'homme ont caractérisé le régime post-coup d' Etat en Haïti depuis 2004, entraînant la perte de milliers de vies innocentes, une tragédie qui est largement passé inaperçue dans les médias canadiens."

Un jour après la parution de l'article de la Presse canadienne, la  journaliste vétérante de la Gazette Sue Montgomery publia en une que persistait un Voile sur le  rôle secret du Canada dans l'éviction d'Aristide d'Haïti . Dans ce document , Mario Joseph est cité disant «Coderre devrait présenter des excuses parce qu'il a utilisé l' argent des Canadiens pour causer le désordre, le chaos et la misère."

Mais Coderre, écrit Montgomery, "a refusé de répondre aux questions sur son rôle en 2004."

Pendant ce temps, plus de 800 Canadiens ont signé des excuses à Haïti , en détaillant les souffrances actuelles  pouvant être reliées au coup d'état de 2004 et à l'occupation militaire de l' ONU depuis. La participation du Canada au coup d’état est un souvenir vieux de dix ans pour la plupart des Canadiens. Si les déclarations de Joseph sont correctes, les actions du Canada dans la dernière décennie ont contribué de manière significative à la misère et la répression étatique que vivent toujours les Haïtiens.

Source : montreal.mediacoop.ca

Commentaires   

 
0 #1 Chantal MIno ps.éd. prés.adj. de lAIDEF 17-10-2016 16:42
Merci pour l'information et pour cette traduction française de l'article de la Coop média de Montréal!
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