mercredi, 28 juin 2017 10:49

Pourquoi le Nouveau Parti Démocratique du Canada appuie--t-il le racisme israélien?

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Traduction par William

Le porte-parole sur les affaires étrangères d'un parti social-démocrate devrait-il prendre la parole au rendez–vous annuel du lobby israélien et ainsi légitimiser une institution explicitement raciste? C’est une question à laquelle ceux qui rivalisent actuellement pour la direction du Nouveau Parti démocratique du Canada doivent répondre.

Selon la récente divulgation par le Parlement canadien des Voyage parrainé de ses membres, l’American Israël Public Affaires Committee (AIPAC) a payé pour que la porte-parole en affaires étrangères du Nouveau Parti démocratique Hélène Laverdière participe à un panel à sa conférence de l' année dernière.

Ce lobby notoirement anti-palestinien a dépensé plus de 740 $ pour son transport et son hébergement à Washington, DC.

Des mois après son discours à la conférence de l’AIPAC, Laverdière a participé à une cérémonie de plantation d'arbre à Jérusalem organisée par le Fonds national juif . Lors d'une visite en Israël en compagnie du gouverneur général du Canada, Laverdière a assisté à une cérémonie avec le président mondial du fonds, Danny Atar, et un certain nombre d'autres de ses dirigeants.

Le Fonds national juif contrôle 13 % des terres de l’état d’Israël, la plupart enlevées aux Palestiniens chassés de leurs foyers par les milices sionistes au cours de la purification ethnique de 1947-1948 connue des Palestiniens comme la Nakba, la catastrophe en arabe.

Le FNJ use systématiquement de discrimination contre les citoyens palestiniens d'Israël, qui représentent un cinquième de la population. Selon un rapport de l'ONU, les terres du Fonds national juif sont « exclusivement consacrées au bénéfice des Juifs, » une « forme institutionnalisée de discrimination. »

discrimination institutionnalisée

Faisant écho à l'ONU, un rapport du Département d' Etat américain datant de 2012  détaillant la « discrimination institutionnelle et sociale » en Israël affirme que les statuts du Fonds national juif « interdisent la vente ou la location de terres à des non-Juifs. »

Si Laverdière ne fait pas confiance au Département d'État ou aux évaluations de l'ONU, elle pourrait tout aussi bien consulter le propre site web du Fonds national juif.

En réponse aux tentatives via le truchement de la haute cour israélienne  de citoyens palestiniens  de pouvoir vivre sur des terres contrôlées par le Fonds national juif, le site nie explicitement leur droit de le faire, en dépit du fait qu’ils soient supposément des citoyens israéliens égaux.

Le tribunal « a été requis d’examiner les pétitions qui délégitimisent la propriété continue du peuple juif » de ces terres. Le site affirme que ces actions en justice ont été « dirigées contre les principes fondamentaux » selon lesquels le Fonds national juif a été créé.

Les pétitions présentées à la cour constitueraient une demande pour que le FNJ, « qui sert à titre de fiduciaire pour les terres du peuple juif » n’aie plus le « droit d'utiliser ces terres pour la poursuite de l'entreprise sioniste dans le Pays d’Israël. »

Le site du FNJ ajoute que plus de 80 % des Juifs israéliens « préfèrent la définition d'Israël en tant qu'État juif, plutôt que comme l'état de tous ses citoyens. »

Il est outrageux que le porte-parole en affaires étrangères du Nouveau Parti Démocratique légitimise une organisation qui pratique des politiques d'utilisation des terres discriminatoires condamnées par le Canada il y a six décennies.

Le soutien de Laverdière au Fonds national juif et à l'AIPAC reflète la politique coulissière qui domine le Nouveau Parti Démocratique. En fait, la question des droits des Palestiniens est au cœur de la démocratie au sein du parti même.

Purge des partisans de la Palestine

Au cours de l'élection générale de 2015 , le Nouveau Parti Démocratique a évincé plusieurs de ses membres de la course électorale parce qu'ils avaient défendu les droits des Palestiniens sur les médias sociaux.

Le cas le plus connu est celui de Morgan Wheeldon, rejeté comme candidat du parti en Nouvelle-Écosse parce qu'il avait accusé Israël d'avoir commis des crimes de guerre lors de son invasion de Gaza à l’été 2014.

Plus de 2200 Palestiniens , dont 551 enfants, ont été tués lors de l'attaque israélienne.

Les candidats à la direction du parti doivent s'engager à respecter la démocratie locale du parti et mettre fin à la purge contre ceux qui défendent les droits des Palestiniens. La défense des droits des Palestiniens représente également la volonté populaire.

Les Canadiens appuient le BDS

Un sondage en février confirmait que les membres du Nouveau Parti Démocratique - et la plupart des Canadiens – désapprouvent la position d'Israël et sont ouvert à l'appel de la société civile palestinienne pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions (BDS) contre ce pays.

Selon un sondage de 1000 Canadiens, près de 80 % de ceux qui ont exprimé une opinion ont dit qu'ils croient que l'appel des Palestiniens au boycott est « raisonnable ».

Dans le contexte de la récente dénonciation par le Conseil de sécurité des Nations Unies de la construction de colonies en Cisjordanie, les répondants se sont également vus demander, « croyez-vous qu'une sorte de sanction du gouvernement du Canada contre Israël serait raisonnable? »

84% des partisans du Nouveau Parti démocratique ont répondu qu'ils étaient ouverts à des sanctions contre Israël.

Des pressions doivent être exercées sur les candidats à la direction du parti pour que leurs positions sur les droits des Palestiniens reflètent l'opinion des membres. Une publication Facebook du 16 mai par la candidate de tête Niki Ashton est une étape importante en ce sens.

Injustice

« Depuis plus de 60 ans, la Palestine lutte pour sa survie » a écrit Ashton. Elle a ajoutait qu'elle était « honorée d’être admise dans les rangs de ceux qui se rappellent de la Nakba » lors d'un événement récent à Montréal qui était aussi « un rassemblement en solidarité avec les grévistes de la faim en Palestine aujourd'hui. »

Ashton a ajouté: « Le NPD doit être une voix pour les droits de l'homme, la paix et la justice au Moyen-Orient. Je suis inspirée par tous ceux qui dans notre pays font partie de cette lutte pour la justice. »

En réponse aux critiques des groupes de pression israéliens et du candidat au leadership du Parti conservateur Brad Trost , Ashton tint ferme sur sa participation au rallye.

« Il faut dénoncer l'injustice, que ce soit ici au pays ou à l'étranger, » a-t-elle ajouté , enjoignant le Canada à soutenir « une position équilibrée et une paix juste au Moyen-Orient. »

Alors que la position d’Ashton est une étape importante, les militants de base ne devraient pas être naïfs au sujet du regroupement de forces, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du parti, qui préfèrent le statu quo. Demander gentiment ne suscitera pas les changements urgents nécessaires.

Avant un débat sur les « problèmes de la jeunesse » des candidats au leadership à Montréal en mars, les jeunes néo-démocrates du Québec ont demandé à la direction du parti d'inclure une question sur la Palestine. Ils ont essuyé un refus.

Lors des débats à venir des candidats à la direction, les partisans au sein du parti pour la solidarité avec la Palestine devraient insister sur la question.

Les prétendants doivent dire s’ils croient qu'il est acceptable pour le porte-parole en affaires étrangères du Nouveau Parti Démocratique de participer aux conférences de l'AIPAC ou de légitimiser une institution explicitement raciste comme le Fonds national juif.

Source : electronicintifada.net

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