Traduction par William

Le controversé herbicide Roundup du géant de l’industrie chimique Monsanto serait cancérigène, révèlent des documents judiciaires.

Quelque 17 spécialistes du cancer de 11 pays avaient examiné les éléments de preuve déjà en 2015 et étaient unanimement arrivés à cette conclusion sur ce désherbant dominant le marché. Cet examen avait été demandé par l'Agence internationale de recherche sur le cancer (AIRC).

Monsanto a vanté l'approbation de son produit chimique par l'Environmental Protection Agency (EPA), mais des documents judiciaires nouvellement révélés témoignent d’un surprenant effort concerté de la part de Monsanto et de l'EPA pour discréditer la recherche indépendante menée sur le Roundup par l’Agence internationale de recherche sur le cancer (IARC) de l'Organisation mondiale de la santé.

Des extraits du document montrent comment l'EPA a effectivement déclaré Roundup sûr à l’usage sans effectuer ses propres tests sur l’herbicide, se fiant plutôt sur la recherche de l'industrie sur un seul de ses ingrédients actifs.

« Les normes minimales de l'EPA ne nécessitent pas de soumission de données de santé humaine liées au produit formulé - ici, le Roundup. Au lieu de cela, les règlements de l'EPA n’exigent que des études et des données sur l'ingrédient actif, qui dans le cas de Roundup est le glyphosate. En conséquence, le corpus de littérature scientifique que l’EPA a examiné est non seulement fourni principalement par l'industrie, mais il ne considère également qu'une partie des ingrédients chimiques qui composent le Roundup. »

Le glyphosate est l'ingrédient principal du produit phare de Monsanto, le Roundup, le pesticide le plus utilisé au monde.

Donna Farmer, toxicologue principal chez Monsanto, a cependant admis dans sa déposition qu'elle « ne peut pas dire que le Roundup ne cause pas le cancer » parce que « nous [Monsanto] n'avons pas fait d’étude de cancérogénicité avec Roundup. »

Dans un courriel de 2009, Farmer déclare: « Vous ne pouvez pas dire que le Roundup ne cause pas le cancer... nous n'avons pas fait d’études de cancérogénicité avec « Roundup ».

Alors que les révélations ci-dessus sont assez accablantes en elles-mêmes, d'autres questions connexes se sont également présentées: au début de 2015, une fois qu'il est devenu clair que l’IARC de l'Organisation mondiale de la Santé avait travaillé sur sa propre étude indépendante du Roundup, Monsanto a immédiatement lancé ses propres efforts visant à discréditer préventivement des résultats qui pouvaient être considérés « dérangeants ».

Monsanto a décidé de discrètement réécrire des sections clés de leur rapport et comploté à faire endosser ces sections par les scientifiques indépendants.

« Une approche moins coûteuse / plus acceptable pourrait être d'impliquer des experts seulement pour les zones de désaccord, l'épidémiologie et peut-être le MOA (selon ce qui ressortira de la réunion de l’IARC), et nous réécrirons les sections Tox exposition et Genetox... nous limiterions le coût en nous chargeant de l’écriture et ils réviseraient et endosseraient simplement, pour ainsi dire. »

Jess Rowland, le directeur adjoint de la division de l'EPA pour le Bureau de la sécurité chimique et prévention de la pollution et président du comité d'examen du risque de cancer de l'Agence, a assuré à la compagnie qu'il étoufferait toute recherche potentiellement dommageable. « Si je peux tuer ceci je devrais obtenir une médaille, » se vantait Rowland.

Le Ministère de l'agriculture des États-Unis ne détecte pas les résidus de glyphosate  dans les aliments, apparemment parce que le test est « extrêmement cher. » 

La recherche dans 18 pays européens a révélé que 44 % des citadins testés avaient des résidus de glyphosate dans l'urine et les tests de 35 échantillons d'urine de femmes américaines ont montré des niveaux de glyphosate 10 fois plus élevés que ceux du rapport européen. Les tests, effectués par les organisations Moms Across America et Sustainable Pulse, ont également trouvé du glyphosate dans trois échantillons de lait maternel sur 10 aux États-Unis.

Des échantillons testés par le US Geological Survey montrent que le glyphosate contamine l'air et l'eau dans les zones agricoles.

Le glyphosate est également utilisé comme déshydratant pour sécher le blé avant la récolte. Des tests du gouvernement en Grande-Bretagne ont montré que plus de 60 % de près de 3000 échantillons de pain contenaient des résidus de pesticides, le glyphosate étant l'un des produits chimiques les plus fréquemment détectés.

Mais le PDG de Monsanto Hugh Grant a nié tout lien: « Roundup n’est pas cancérigène. Il a 40 ans, il a été étudié, »  a-t-il dit lors d’un entretien avec Jeremy Hobson de l’émission Here & Now l'an dernier, un mois après que 94 scientifiques du monde entier soient venus à la défense des conclusions initiales de l’IARC.

Les scientifiques ont publié leurs résultats dans un article pour la revue scientifique Journal of Epidemiology and Community Health. Le document fait valoir que les auteurs du rapport d'évaluation de renouvellement de l'EFSA ont rejeté l'incidence de cancer causé par le glyphosate chez les animaux de laboratoire comme des événements fortuits et aussi ignoré d’importantes données de laboratoire et humaines exposant le mécanisme de génotoxicité du Roundup.

Des représentants gouvernementaux en France, au Pays-Bas, en Suède et en Italie s’opposent fermement au renouvellement de l'autorisation de l'herbicide dans l'Union européenne à cause de ses risques pour la santé et la sécurité.

Source : freewestmedia.com