mardi, 21 fevrier 2017 12:52

Histoire de l'implication de la CIA dans le trafic des stupéfiants

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Traduction par William

Quelle histoire horrible et répugnante que celle de l’implication de la CIA - qui, il faut toujours le garder à l'esprit, est la servante des élites - dans le trafic de drogue!  C’est comme s’il s’agissait de la Mafia. Kornbluh retrace cette histoire:

« Durant les 30 années de ma carrière pour la Drug Enforcement Administration et organismes connexes, les principales cibles de mes enquêtes se sont avérées presque invariablement travailler pour la CIA ».  Voilà ce que déclare Dennis Dayle, ancien chef d'une unité de terrain d'élite de la DEA.  La CIA a été impliquée dans le trafic de drogue de façon pratiquement ininterrompue depuis la fin de la Seconde guerre mondiale

De 1947 à 1951, en France

« Les armes, l'argent et la désinformation de la CIA ont permis aux syndicats du crime corses à Marseille d’arracher le contrôle des syndicats de travailleurs au Parti communiste.  Les Corses établirent leur influence et leur contrôle politique sur les quais - une situation idéale pour la CIA consolidant un partenariat à long terme avec les trafiquants de drogues de la Mafia qui ont fait de Marseille la capitale de l'héroïne du monde occidental dans l'après-guerre.  Les premiers laboratoires d'héroïne de Marseille ont été ouverts en 1951, quelques mois seulement après que les Corses aient repris le front de mer.

À partir du début des années 1950, en Asie du Sud-Est

«  L'armée chinoise nationaliste, organisé par la CIA pour faire la guerre à la Chine communiste, est devenu le baron de l'opium du Triangle d'Or (aux confins de la Birmanie, de la Thaïlande et du Laos), la plus grande source mondiale d'opium et d'héroïne.  Air America, la principale compagnie aérienne propriété de la CIA, a transporté cette drogue dans toute l'Asie du Sud-est.

Des années ‘50 jusqu’au début des années ‘70,  en Indochine

«  Au cours de l'engagement militaire des États-Unis au Laos et ailleurs en Indochine, Air America transportait l'opium et l'héroïne dans toute la région.  Beaucoup de GI au Vietnam sont devenus toxicomanes.  Un laboratoire construit au siège de la CIA dans le nord du Laos était utilisé pour raffiner l'héroïne.  Après une décennie d'intervention militaire américaine, l’Asie du Sud-est était devenue la source de 70 % de l'opium illicite dans le monde et le principal fournisseur de matière première pour le marché de l'héroïne en plein essor de l'Amérique.

De 1973 à 1980, en Australie

« La Nugan Hand Bank de Sydney (dans laquelle la famille Bush fût impliquée - s'il vous plaît voir notre article « A Woman Riding the Beast Going Forth Conquering and to Conquer ») était une banque de la CIA en tout sauf le nom.  Parmi ses officiers se trouvait un réseau de généraux et d’amiraux américains ainsi que des hommes de la CIA, dont l'ancien directeur de la CIA William Colby, qui était aussi l'un de ses avocats.  Avec des succursales en Arabie Saoudite, en Europe, en Asie du Sud-est, en Amérique du Sud et aux États-Unis, Nugan Hand Bank finançait le trafic de drogue, le blanchiment d'argent et le trafic d’armes internationale. En 1980, au milieu de plusieurs morts mystérieuses, la banque s’est effondrée avec 50 millions $ de dettes.

Les années ‘70 et ‘80, au Panama

« Pendant plus d'une décennie, l’homme fort du Panama Manuel Noriega a été un atout et collaborateur  très bien payé de la CIA, en dépit du fait que les autorités anti-narcotiques américaines surent dès 1971 que le général était fortement impliqué dans le trafic de drogue et le blanchiment d'argent.  Noriega facilitait les vols aériens « armes contre drogue » pour les contras, offrant protection et pilotes, des refuges pour les responsables des cartels de la drogue, et des services bancaires discrets.  Des responsables américains, y compris William Webster, alors directeur de la CIA, et plusieurs officiers de la DEA, ont envoyé des lettres de louanges à Noriega pour des efforts visant à contrecarrer le trafic de drogue (qui visaient seulement les concurrents de ses patrons du cartel de Medellín).

« Le gouvernement américain ne se retourna contre Noriega, envahissant le Panama en Décembre 1989 et enlevant le général, qu’une fois qu'il eut découvert qu'il fournissait des renseignements et des services aux Cubains et aux sandinistes.  Ironie du sort, le trafic de drogue passant par le Panama augmenta après l'invasion américaine.

Les années ‘80, en Amérique Centrale

« La série d’articles  du San Jose Mercury News  ne documente qu'une seule filière des opérations entrelacées reliant la CIA, les contras et les cartels de la cocaïne.  Obsédés de renverser le gouvernement sandiniste de gauche au Nicaragua, les responsables de l'administration Reagan tolérèrent le trafic de drogue aussi longtemps que les trafiquants apportèrent un soutien aux contras.  En 1989, le Sous-comité sénatorial sur le terrorisme, les stupéfiants et les opérations internationales (le comité Kerry) a conclu une enquête de trois ans en déclarant: « Il y avait des preuves substantielles de trafic de drogue à travers les zones de guerre de la part de contras individuels, des fournisseurs des contras, des pilotes des contras, de mercenaires qui ont travaillé avec les contras et des supporters des contras dans toute la région ...

« Les responsables américains impliqués en Amérique centrale ont échoué à résoudre le problème de la drogue par crainte de compromettre les efforts de guerre contre le Nicaragua ...  Dans chaque cas, l'un ou l'autre organisme du gouvernement américain avait des informations concernant les coupables soit alors que se produisait le trafic, ou immédiatement après ...  Les décideurs politiques américains seniors n’étaient pas à l'abri de l'idée que l'argent de la drogue était une solution parfaite aux problèmes de financement des contras.

« Au Costa Rica, qui a servi de « front sud » pour les contras (le Honduras étant le front du nord), il y avait plusieurs réseaux CIA-contra impliqués dans le trafic de drogue.  En plus de ceux desservant l'opération Meneses-Blandon (détaillée par le Mercury News ) et l’opération de Noriega, il y avait l’agent de la CIA John Hull, dont les fermes le long de la frontière du Costa Rica avec le Nicaragua étaient la principale zone de transit pour les contras.  Hull et d'autres partisans ainsi que les pilotes contras liés à la CIA ont fait équipe avec George Morales, un important trafiquant de drogue colombien basé à Miami, qui plus tard a admis avoir donné 3 millions $ en espèces et plusieurs avions aux dirigeants contras.  En 1989, après que le gouvernement du Costa Rica eut inculpé Hull pour trafic de drogue, un avion affrété par la DEA transporta clandestinement et illégalement les agents de la CIA vers Miami via Haïti.  Les États-Unis contrecarrèrent à plusieurs reprises les efforts du Costa Rica pour extrader Hull au Costa Rica afin qu’il y subisse son procès.

« Un autre réseau de drogue basé au Costa Rica impliquait un groupe de cubains américains que la CIA avait embauchés en tant que formateurs militaires pour les contras.  Plusieurs d’entre eux avaient longtemps été impliqués avec la CIA dans le trafic de drogue.  Ils utilisaient des avions des contras et une société de crevettes du Costa Rica , qui blanchissait de l'argent pour la CIA, pour acheminer de la cocaïne vers les États-Unis.

« Le Costa Rica n'a pas été la seule voie.  Le Guatemala - dont le service de renseignement militaire est étroitement associé à la CIA - abritait de nombreux trafiquants de drogue.  Selon la DEA, la connexion du Costa Rica était une autre étape le long de la route de la cocaïne.  En outre, le comptable du cartel de Medellín à Miami, Ramon Rodriguez Milian, a déclaré qu'il avait acheminé près de 10 millions $ aux contras nicaraguayens par l’intermédiaire de Felix Rodriguez, agent de longue date de la CIA qui était basé à la base aérienne militaire de Ilopango au Salvador.

« Les contras fournissaient protection et infrastructure (avions, pilotes, pistes d'atterrissage, entrepôts, sociétés de façade et banques) à ces réseaux de drogue liés à la CIA.  Au moins quatre sociétés de transport sous enquête pour trafic de drogue ont obtenus des contrats du gouvernement américain pour acheminer des fournitures non létales aux contras.  Southern Air Transport, « anciennement » propriété de la CIA et plus tard sous contrat du Pentagone, a aussi été impliquée dans le transport de drogue.  Les avions chargés de cocaïne arrivaient en Floride, au Texas, en Louisiane et ailleurs, y compris plusieurs bases militaires.  Désignées « Contra Craft », ces marchandises ne devaient pas être inspectées.  Quand une certaine autorité qui n'avait pas été informée fit une arrestation, de puissants leviers s’actionnèrent et l’affaire fut abandonnée, avec comme résultat l'acquittement, une peine réduite ou l'expulsion.

Du milieu des années ‘80 au début des années ‘90, en Haïti

« Tout en contribuant à maintenir au pouvoir les dirigeants politiques et militaires haïtiens clés, la CIA a fermé les yeux au trafic de drogue de ses clients.  En 1986, l'Agence a ajouté quelques noms supplémentaires à sa liste de paie en créant une nouvelle organisation haïtienne, le Service national du renseignement (SIN). Le mandat du SIN incluait la lutte contre le trafic de cocaïne, bien que les agents du SIN eux-mêmes étaient engagés dans ce trafic, trafic soutenu et encouragé par certains dirigeants politiques et militaires haïtiens.

Des années ‘80 au début des années ‘90, en Afghanistan

« Les rebelles Moujahedin soutenus par la CIA s’engagèrent massivement dans le trafic de drogue tout en luttant contre le gouvernement soutenu par les Soviétiques, qui avaient l'intention de réformer la société afghane.  Le principal client de l'Agence était Gulbuddin Hekmatyar, l'un des principaux seigneurs de la drogue et le plus grand raffineur d'héroïne, qui était aussi le plus grand bénéficiaire du soutien militaire de la CIA.  Les camions et mules qui avaient transporté les armes fournies par la CIA en Afghanistan furent utilisés pour le transport de l'opium vers les laboratoires le long de la frontière afghano-pakistanaise.

« La production fournissait jusqu'à la moitié de l'héroïne consommée chaque année aux États-Unis et les trois quarts de celle utilisée en Europe occidentale.  Les Américains admirent en 1990 qu'ils avaient omis d'enquêter ou de prendre des mesures contre ce trafic en raison de leur désir de ne pas offenser leurs alliés pakistanais et afghans.  En 1993, un fonctionnaire de la DEA surnomma l’Afghanistan la nouvelle Colombie du monde de la drogue. »

Source : antipasministries.com

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