dimanche, 04 decembre 2016 08:27

La parole est à nos lecteurs : Le dessin animé est mort ! Vive le X-animé !

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Uryviel

J’aurais dû me douter de quelque chose lorsque j’ai vu le couple assis juste devant moi quitter la salle avant même que la dixième minute du dessin animé ne soit écoulée… J’ai refusé d’admettre la triste mise en scène qui allait se jouer devant moi durant les une heure et dix-neuf minutes restantes. Mieux encore : j’ai décidé de laisser cette animation faire ses preuves et lui laisser une chance de ne pas complètement sombrer dans les tristes miasmes que les premières minutes laissaient entrevoir…

Mon amie et moi avions décidé d’aller passer un moment plaisant au cinéma (histoire de mettre de côté les sombres facettes du quotidien) ; à l’apparition du générique de fin, nous nous sommes regardées d’un regard convenu : oui, c’était de la merde !

« Sausage party », tel est son titre. Nous l’appellerons ici « Party de saucisse » (ne manquons surtout pas une occasion de faire de la francophonie et du patriotisme jusqu’au bout du lamentable). À priori, ce dessin animé semblait se situer dans la lignée de n’importe quelle autre animation du même genre : un divertissement enfantin, où adulte comme enfant conjuguerait le champ lexical de l’émerveillement à celui de l’innocence, saupoudré d’une pincée de suspens. Sauf qu’il est interdit aux moins de 16 ans… Fort bien, il y a peut-être un peu plus d’insultes que de coutume… Après tout, le synopsis annonce simplement la mésaventure d’un aliment qui, découvrant qu’il finira mangé s’il se fait acheter, va tout tenter pour prévenir ses camarades du supermarché, et la bande annonce n’affiche aucun signal d’alarme particulier.

Grave erreur. Mesdames et messieurs du public, le dessin animé est mort ! Vive le X-animé !

Nous suivons l’aventure d’une saucisse mâle (pouvait-elle être femelle, avec une telle… physionomie ?) qui rêve de se faire choisir par un consommateur afin de pouvoir enfin « fourrer » sa copine la brioche qui a fait vœu de chasteté jusqu’à son achat (pouvait-elle être mâle, avec une telle… physionomie ?). Alors que son objectif allait être atteint, un pot de moutarde rapporté en magasin leur révèle la triste réalité et préfère se jeter du haut du caddie que d’être racheté. Éjectés hors du vaisseau de la libération, la saucisse et la brioche se mettent en quête de la vérité. Ils sont accompagnés d’un bagel juif pro-israélien revendiquant la Terre Promise et d’un lavash arabo-musulman (un lavash arabe ? c’est pourtant le nom du pain arménien, si mes traditions m’ont été transmises correctement… mais peut-être que Mr Rogen en sait plus que moi concernant les questions d’appartenance…), opposant farouche au bagel et croyant dur comme fer qu’il ira rejoindre 40 huiles d’olive vierges à la sortie du magasin (vierges ? excusez-moi… je voulais dire EXTRA vierges !). La fin est prévisible : tous les autres aliments finissent par croire à la nouvelle théorie et se révoltent contre les humains. Et triomphent, évidemment.

Qu’est-ce qui cloche réellement, alors ?

Dès le début, on perd le compte du nombre d’insultes proférées par minute, et l’on ne compte plus la quantité de références salaces au sexe. Il y aurait pu y avoir une certaine poésie, pourtant, mais les auteurs ont préféré classer le dessin animé dans une catégorie proche du porno de base. La morale même de l’animation est une référence de plus faite à cette quête acharnée, digne de notre époque, contre les croyances divines et la transcendance : la religion (incarnée par le statut divin des humains allant acheter des aliments afin de les emmener au paradis) n’est qu’un minable mensonge et un extrait de conneries (car les aliments finiront à la casserole) inventées pour maintenir l’ordre et la cohésion entre tous par des aliments non périssables qui se foutent royalement d’être achetés ou pas. La saucisse pousse les autres à ne pas y croire en les traitant d’imbéciles et en leur montrant des preuves. Les aliments finissent par en être convaincus, en oublient tout sens moral et moratoire, tuent les dieux et… organisent une partouze géante afin de fêter leur libération ! La saucisse accepte de partager sa brioche (et dire qu’elle prenait tant à cœur sa chasteté, la pauvre biche…) avec une femme tacos homosexuelle qui lui taille un cunnilingus qui en ferait pâlir plus d’un. Même le bagel et le lavash s’y mettent (qui encule qui ? qui en redemande ? Oui, vous y êtes presque… Bingo !). Le « douche » sodomise le caissier et prend le contrôle de son corps… bref… il y en a pour tous les goûts ! Les images se succèdent à une vitesse éclair : la rétine imprime et le cerveau souffre. Évidemment, ils jouissent tous ensemble.

Oubliez vos valeurs. Oubliez les croyances fantasques que vos parents vous ont transmises. Prenez le contrôle de vos vies. Consommez, baisez. Faites ce que vous voulez. Laissez vos émotions vous guider. Cela vous rappelle l’évolution de nos sociétés ? Alors, nous sommes d’accord. Nous sommes en plein dedans.

« Party de saucisses » est certainement le premier dessin animé réellement vulgaire, vicieux et acide qu’il m’est été donné de voir. Il est sans doute le précurseur d’une nouvelle génération de dessins animés (pardon, de X-animés) qui sera un lavage de cerveau de plus parmi la multitude de méthodes débilitantes que compte notre monde. Aujourd’hui interdit aux moins de 16 ans, mais demain ? Rome ne s’est pas faite en un jour. Dans tous les cas, il semblerait qu’un 2 soit prévu : à vos pop-corn !

Commentaires   

 
0 #1 Alcide 05-12-2016 15:03
Les (((pornocrates d'Hollywood))) se sont trouvé un nouveau terrain sur lequel sévir. Notons toutefois au passage que déjà avant que Mickey ne parle circulaient sous le manteau des bobines pornographiques le mettant en scène. En sous-texte une autre profanation de l'enfance, au niveau de l'imaginaire celle-ci.
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