jeudi, 19 mai 2016 13:38

La parole est à nos lecteurs : Réponse à un article sur les « Québécois de souche »

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L.M G

En fait, je me permet de répondre à ceux qui demandent ce qu'est un "Québécois de souche"...

La description est belle, honorable, exacte...mais viciée...

Un "Québécois de souche", c'est un "Québécois" qui se sous catégorise parmi les autres "québécois"...Or, le ver est dans le fruit dès lors qu'on sent le besoin de créer des sous catégories.

Nous sommes CANADIENS-FRANÇAIS, i.e. les descendants des colons français et catholiques venus en Nouvelle-France aux 17e et 18e siècle. Il s'agit donc d'une unité ethnique et culturelle compacte. Les déclinaisons sont possibles, et d'autres certes se sont unis aux nôtres en s'y intégrant et en mariant nos femmes, prenant notre langue, nos coutumes, notre religion: Ils ont  donc aussi fait parti de notre histoire et qui dira que Daniel Johnson père, élève de Duplessis, avec son "Maître chez nous", ne fut pas canadien-français?

Les fallacieux qui prétendent qu'il est "scientifiquement prouvé qu'il n'y a pas de race" (et qui sont pourtant, de coutume, de tous les mouvements antiracistes, ne dénoncent jamais les mesures de "discrimination positive" à l'embauche ou les quotas imaginaires qui imposent la sacro-sainte diversité fut-ce même au détriment de nos meilleurs éléments) nieront-ils qu'il s'agit d'une unité de destin? Si oui, alors mal leur en soit! Car les Canadiens-français sont exactement cela: une unité de destin historique, liée par l'histoire, le sang, la culture, la religion etc. sur un territoire précis. Si c'est louable ailleurs (notamment en Israël ou en Palestine, selon les penchants idéologiques ou les allégeances financières) alors, comment diantre pourrait-on avoir l'audace de nous le refuser?     

Le coeur de notre débat, c'est la substitution terminologique crasse, sorte de "grand remplacement" identitaire avant la lettre: les gauchistes iconoclastes ont en effet détruit notre identité en introduisant, dans les années 60, la notion de "québécois". Il s'agit historiquement d'un néologisme au sens ou il ne décrivait auparavant que les citoyens de la ville de Québec ou ceux de la Province...et même là, au sein de la population, l'on était d'abord "Canadien-français" de la Province de Québec.

Québécois était donc, au départ, proposé comme un synonyme naturel de "canadien-français", et c'est au fond ce que pensent les "de souche" d'aujourd'hui. Mais l'on a vite compris qu'il s'agissait d'une désignation purement civique, et qu'il suffisait de résider sur le territoire provincial pour jouir de la désignation. L'on vit apparaître l'idée de "néo-québécois" (en voque dans les années 80-90) qui ne dura pas cependant pas puisque cette volonté de fondre tout en un bloc amalgamant exigeait que l'on n'opère pas de distinction. De cette façon, celui, désireux d'exprimer sa fierté, s'extrayait pour se distinguer, pour revendiquer, devenait xénophobe, raciste, fasciste, et le "vrai québécois" d'origine se retrouvait tout à coup paria chez lui. ENCORE UNE FOIS, nous étions redevenus "porteur d'eau, scieur de bois, locataire dans son propre pays" selon le mot de Félix Leclerc.

L'autre manipulation de taille a consisté à faire croire que "canadien" était l'apanage des fédéralistes en lui prétendant des connotations politiques intrinsèques: la feuille d'érable, le castor, le Ô Canada ( qui chante les vertus et les hauts faits de la "race fière près du fleuve géant"!) nous ont été volés et ne sont devenus 'canadian' PRÉCISÉMENT que dans les années 60. Le procédé était simple: nous sommes devenus une nouvelle entité alors qu'au même moment, le conquérant profitait de notre "vente de feu"nationale pour s'approprier à rabais tout ce qui symboliquement pourrait lui donner l'apparence de racines locales centenaires...juste à temps pour sa célébration de l'anniversaire de la confédération (1967), dont on se prépare à nous rabâcher les oreilles en 2017 pour le 150e.

Nous nous sommes donc laissés déposséder en écoutant les sirènes de la gauche mondialiste qui réfléchissaient deux, voire trois coup d'avance dans cette partie d'échec identitaire. Et alors que nous cessions d'être canadien-français et catholiques naissait le mythe selon lequel "le Québec a toujours été une terre d'accueil: nous sommes tous des immigrés"(!!!)

Pour combattre les mensonges, rien de mieux que la vérité: je rejoins ceux qui se disent "québécois de souche" dans ce qu'ils revendiquent, mais je les invite à tuer toute confusion dans l'oeuf en appelant les choses par leurs noms:

- Le "Canadian" et le "Québécois de la diversité"ne seront jamais canadien-français, car aucune acquisition civique de ce titre de noblesse n'est possible: il faut y être né ou s'y être joint, s'y être fondu, et (le mot qui fait peur...) s'y être ASSIMILÉ.

- Inversement, nous aurons beau lutter contre des moulins à vent, les Canadians et le Tiers-monde en entier peuvent nous cracher au visage en souriant et en affirmant qu'ils sont "québécois", et ils auront raison. Cela n'arrivera jamais au Canadien-français, et aucun tour de magie idéologique ne parviendra à faire crouler la forteresse. Les Bouchard anglophones (comme Eugénie), de par leur abdication culturelle et linguistique (car il y a plus que la seule langue à prendre en considération) se disqualifient d'eux-même car, et c'est là le point crucial, cette identité, si elle n'est pas assumée, elle n'a plus de valeur.

De la même façon, MON drapeau, ce n'est pas celui de la Province - aussi beau soit-il - mais bien celui qui fut proclamé tel par la Société Saint Jean Baptiste, que certains considéreront comme étant d'un autre âge (mais je n'en ai cure): le Carillon Sacré-Coeur, c'est le résumé silencieux mais infaillible de ce que nous sommes, et soyons assurés qu'il ne nous sera jamais volé, tant il repousse ceux qui n'en sont pas dignes.C'est donc lui qui flotte fièrement à mon balcon le 24 alors que je ne célèbre pas la "Fête nationale des Québécois" mais bien la fête de Saint Jean Baptiste, patron des Canadiens-français.

Pour les autres, sans aucun égard pour le politiquement correct, "Vae victis" ("malheur aux vaincus").

Commentaires   

 
0 #4 Andrée 31-05-2016 11:01
Wow, super bon article où tout est dit. Merci ben gros de rectifier la pensée à ce niveau, de l'identité qui nous colle à la peau. J'aime beaucoup le drapeau Carillon Sacré-Coeur, c'est notre histoire qu'on le veuille ou pas.... c'est inscrit dans notre coeur justement....av ec toutes les luttes, les batailles que nos ancêtres ont livrées. Nos enfants sont capables de le comprendre, faut juste leur expliquer....et vous m'aidez grandement à le faire, parce que c'est pas évident du tout pour eux, (pis pour nous-autres non plus) qui sont constamment matraqués par la pensée unique politiquement ''correct'') et de ses slogans. Merci à l'auteur.
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0 #3 Michel 25-05-2016 09:29
Petit résumé; le Canada ,était désigné déjà sur les cartes de navigation au xvI siècle, suite aux voyages de Jacques Cartier.Nous avons colonisé et défriché cette terre comme étant nommés et nous nommants des Canayens. Suite à la conquête,il y avait les Canayens et des Anglais au Canada. Donc 1867, année de la création du Canada est une supercherie. C'est à ce moment que de Canayens,nous sommes devenus: french-canadian s,que nos house-negro ont traduit par canadiens-franç à.Usurpation identitaire , usurpations et de nos symboles ,usurpation du territoire....D 'où cette confusion identitaire , qui persiste et qui entre-autres, fait de nous, des ambivalents perpétuels.
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0 #2 Guillaume 23-05-2016 10:36
Excellent article qui résume très bien la réalité actuelle et ses confusions. Le mot québécois est désincarné, sans âme. Vivement un courant canadien-frança is indépendantiste afin de nous réapproprier notre identité, notre histoire, notre pérennité...
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0 #1 Guy 23-05-2016 10:29
Je partage ce point de vue. "Québécois", qui a d'abord désigné les Canadien-frança is du Québec est devenu une désignation civique quand "néo-québécois" a été censuré. J'ajouterais que "Québécois" implique de vivre en français au Québec, pas seulement d'être capable de l'utiliser fonctionnement au besoin. Il y a donc beaucoup de Canadiens civiques habitant dans la région de Montréal, car comme ils aiment nous le rappeler, le Québec est dans le Canada. D'ailleurs, la moitié d'entre eux finissent par se déplacer vers l'ouest, soi-disant pour des raisons économique, mais aussi pour se sortir de l'imbroglio.
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