jeudi, 05 fevrier 2015 17:30

La parole est à nos lecteurs : Notre avenir de démesure

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Gilles Verrier

Aujourd’hui, le 4 février, au départ de cette course à la chefferie, les candidats devront selon moi modifier qualitativement leurs interventions, ce qui sauverait la course d’un destin ordinaire. Voyons ce qui en compromet les dividendes qu’elle pourrait nous rapporter.

Sortir la course de l’ordinaire

La question qui se pose déjà pour les prochains trois mois et demi est de savoir si la course ne sera qu’un entraînement pour de futurs discours électoraux provinciaux, d’un coté, assortis de la promotion d’un souverainisme incantatoire, de l’autre. S’il fallait, en effet, que la course continue de se jouer sur la patinoire des petits, limitée entre les deux pôles restreints qui l’ont caractérisée jusqu’ici, le Québec n’y gagnerait pas grand chose.

 

Les militants et les candidats n’ont peut être pas eu le temps de se faire une tête sur ce que devrait être une course à la chefferie, une vraie ! Savoir comment elle pourrait utilement préparer notre avenir de démesure, cet avenir qui ambitionne de dépasser la condition canadienne du Québec ? En regard de cet appel du grand large, les candidats sont loin d’avoir donné leur pleine mesure.

Pour le faire, ils devront montrer leur capacité de sortir du confort des propositions limitées, rivées sur le court terme des campagnes électorales. Qu’on me comprenne bien, on n’empêchera pas le politicien qui loge dans la personne de chaque candidat de dénoncer les libéraux, la course ne pourra non plus mettre entre parenthèses la politique du quotidien, mais faut-il pour autant enfermer cette rare course à la chefferie dans la répétition générale d’une prochaine campagne électorale ?

Il y a donc ici une claire nécessité de dépasser le champ de l’ordinaire pour gagner de l’altitude.

Dépasser le provincialisme et le souverainisme incantatoire

Une plus vaste hauteur de vue s’impose aujourd’hui pour briser le plafond du souverainisme incantatoire axé sur des généralités maintes fois répétées, trop souvent suspendues à des échéanciers qui finissent par constituer un discours trop maîtrisé, devenu confortable.

La tradition du PQ se trouve depuis trop longtemps happée par le « quand » et le « comment », autrement dit par la tactique, qu’on appelle aussi la « plomberie », mais ne livre que des miettes lorsqu’il s’agit de baliser l’étendue et le contenu de l’indépendance, ce qui concerne « le quoi ». C’est sans doute là que se situe le principal écueil de cette course, c’est là que se décidera prochainement la continuité d’un ordinaire poussif ou l’allant vers un moment fondateur.

La course à la chefferie donnera forme aux grandes ambitions si elle s’ouvre sur une mise à jour de la doctrine de l’indépendance dans le contexte géo-politique d’à présent.

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