Note du Bonnet : Voici le témoignage d'une personne tourmentée entre sa foi catholique et son homosexualité....

Louis-Philippe

Que m'arrivera t-il? Est-ce que Dieu sera assez miséricordieux envers moi? Est-ce que l'on me poussera du sommet de la montagne vers les rochers pour que je passe à trépas?

Est-ce que ce rêve où des gens religieux me condamnaient sera concrétisé?

Je n'ai jamais voulu faire de mal à qui que ce soit. J'ai transgressé la loi de Dieu comme tous les humains ou presque mais je n'ai jamais cherché consciemment à faire du mal à mon prochain.

Je n'ai jamais choisi d'être homosexuel, j'ai tellement souhaité dans ma jeunesse ne pas l'être, mais un jour ça m'est arrivé en pleine face.  Je me suis assumé tant bien que mal. J'ai beaucoup pleuré à ce moment là, je me sentais seul, incompris, isolé. J'avais besoin d'affection et de réconfort. J'ai vécu dans le silence et le discrétion avant de commencer à m'ouvrir à des gens. Ma mère a eu beaucoup de peine en l'apprenant. Elle m'a surpris une fois avec un gars quand j'avais 16 ans et elle ne voulait plus que je le revois. Je lui ai raconté une histoire pour dissiper ses inquiétudes, mais quelques années plus j'ai du lui dire la vérité.

J'ai traversé des périodes très actives, j'ai eu d'innombrables partenaires, j'ai pris des risques (barebacking). J'ai eu des expériences en public, notamment dans un bar entre deux portes.

J'ai fait des folies, j'ai été irréfléchi, j'ai agi à l'encontre de ce que l'on m'a appris quand j'étais enfant et adolescent. J'ai été profondément impur, mais le contact physique avec un autre homme me procurait du réconfort. J'ai toujours aimé les vrais gars, car au fond de moi je suis complexé, je me sens efféminé, peu viril, une vraie tapette en somme. J'envie les gars très masculins et j'aimerais tant être comme eux. 

Pourquoi ne suis-je pas comme mon ami Richard, le pasteur? Un homme vrai, marié, père de famille, stable, fidèle, dont personne ne peut mettre en doute la masculinité. Ou comme Patrick mon ami de longue date, qui était réticent au départ face à mes préférences sexuelles, mais qui a un grand coeur, qui est aussi père de famille, amoureux des femmes et bien masculin. Ou comme Mike Deschamps, qui a le même âge que moi, marié, père de famille, stable et bien viril. Je me console en disant qu'il y en a des bien plus efféminés que moi et d'autres qui sont plus sexuellement compulsif au point d'aller dans les toilettes publiques et les parcs.

J'ai honte de le dire, mais si vous saviez le nombre de fois où j'ai envie de faire une fellation à un mec que je vois sur la rue ou dans un lieu public.  Je me sens vicieux et pervers.

Depuis quelques semaines j'ai envie de revoir Daniel, de l'embrasser et de faire l'amour avec lui. Au moins une dernière fois. Mais j'ai une peur bleue des conséquences morales. Je suis très tourmenté.

Je ne veux pas changer de sexe, je ne veux pas que l'on me voit comme une grande folle, ni un anormal ou un dégénéré malgré ma folie.

Je n'ai jamais aimé ces défilés exhibitionnistes où l'on proclame une fausse fierté. J'ai souffert du mépris et du rejet de certaines personnes dans le passé, mais je n'ai pas envie d'être comme ces militants irréfléchis. J'ai horreur du communautarisme et du repli sur soi.

J'espère que le Bon Dieu saura me pardonner et m'aider à traverser cette épreuve.