jeudi, 17 septembre 2015 10:32

La dette

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Juriste Curé

Avec l’austérité de notre « bon ami » Couillard qui prend l’affiche dans un cinéma près de chez vous, il devient de bon ton de dire que son empressement à réduire les dépenses d’État n’est pas fondé. Personne, autre que les partisans libéraux, pour contredire cela.

Deux positions du « système » profitent de ce mécontentement pour propager leurs idées en s’affrontant. Celles d’Éric Pineault et de Simon Tremblay Pépin de l’institut de recherche et d’informations socio-économique, institut qui indique sur son site internet : « L'IRIS est un institut de recherche sans but lucratif indépendant et progressiste ». Façon élégante d’éviter de dire d’où provient leur réseau d’influence ainsi que l’argent.  Ces derniers affirmeront que la situation financière du Québec est bonne et qu’il n’y a aucune raison de couper dans les dépenses puisque cela causerait un ralentissement économique, des pertes d’emploi s’en suivraient invariablement. De leur point de vue, diminuer l’endettement n’a pas sa raison d’être puisqu’en s’endettant davantage on fera rouler l’économie ce qui rendra les investisseurs et leurs débiteurs confiants, ce qui favorisera l’investissement, investissement qui fera payer de l’impôt, par cet impôt l’État gagnera en pouvoir…  (Jacques Parizeau allait aussi dans ce sens.) Jovial,  on pourrait ajouter qu’éventuellement cet impôt perçu permettrait à l’État de mieux rembourser la dette… On dirait quasiment qu’ils n’ont pas compris les règles du jeu. Les règles viennent des financiers. Donc, l’État ne deviendra certainement pas plus puissant. Avec l’attitude Parizeau on  en est venu à s’endetter pour payer la dette. Voyez où le pouvoir s’en va, où la soumission commence. Le bon point qu’ils amènent dans leur critique des coupures de Couillard est que les services de l’État seront, selon toute vraisemblance, remplacés par des services provenant de l’entreprise privée, disent-ils. Résultat : aucune baisse des dépenses de l’état.  Retour à la case départ, mais privatisé. Bon point. 

 

La seconde position vient du conseil du patronat québécois. Ce dernier appuie les coupures dans les services publics et aurait tendance à approuver un resserrement des finances dans le but de diminuer le déficit (annuel) de l’État, mais le déficit semble être le dernier de leurs soucis quand les dépenses de l’État servent à subventionner les compagnies qu’ils représentent. Bref, coupure des services, mais augmentation des subventions aux entrepreneurs. 

Des deux côtés, on en revient au même : l’endettement augmente ; simplement pour rembourser la dette, il faut que l’État s’endette. Et les services, bien que paraissant augmenter depuis une cinquantaine d’années, dépouillent le citoyen de toute autonomie en lui fournissant l’illusion qu’il peut s’en sortir tout seul via les bons soins de l’État. Ce qui fait qu’une fois l’État incapable de garantir plus de services, le citoyen devient totalement impuissant, dépendant, pas plus autonome qu’un petit enfant. 

 

La troisième solution est plus risquée. Il s’agirait de sortir du système financier. Je crois que l’armée américaine, celle dirigée par Wall Street, débarquerait en terre québécoise à la première seconde d’une telle décision. Je vois d’ici la journaliste de CNN produire un topo affirmant que le premier ministre qui a pris cette décision est pire qu’Adolf Hitler. C’est toutefois la seule solution à laquelle je serais prêt à associer mon nom, la seule qui vaut la peine d’être défendue.

Commentaires   

 
0 #4 fred 18-09-2015 10:16
Tout à fait Mike, et pour corroborer tes dires, se référer à l'excellente (bien que datant de 1983) entrevue télévisé du père Jean-Paul Régimbald qui déjà expliquait tout ceci, bien avant qu'il y ait cet engouement sur Internet pour les société secrètes...
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0 #3 Mike Deschamps 18-09-2015 08:00
On peut voir, en s'intéressant à l'histoire du 18,19eme au 20eme siècle, que la prise du pouvoir par les banques était prévue de longue date. Le résultat que l'on vit aujourd'hui était inévitable, c'est mathématique. Une fois qu'on tient les rênes de la bourse, qu'on endette les gouvernements et la population, on peut s'installer sur le trone et se proclamer roi. Le vrai pouvoir est là. C'est à ça qu'à servi en partie la franc-maçonneri e. Repousser les frontières de l'inacceptable tout en étant au service de la société marchande. Quand on ajoute à cette recette le coté esothérique, et messianique on obtient un Nouvel Ordre Mondial dont les banques et les riches financiers de ce monde sont les rois.
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0 #2 Philippe Couture 18-09-2015 00:18
Une solution finale qui donnerait à CNN et cie 6 millions de bonnes raisons de nous envahir!!!!

Blague à part, je suis d'accord avec le fait que c'est la seule qui vaut la peine d'être défendue.

Tant que la confiance en cette immense pyramide de Ponzi ne sera pas sérieusement ébranlée, il sera difficile d'amener les gens à s'intéresser à la véritable source du problème, à savoir que les États s'endettent auprès des banques privés (le service de la dette) au lieu de créer eux-mêmes leur propre monnaie sans intérêt. Au Québec, entre 1980 et 2013, c'est 156 milliards qui a été attribué au service de la dette, alors que la dette nette s'élevait à 175 milliards en 2013! Plus besoin de chercher loin pour comprendre que le problème de la dette n'est pas ce que l'on nous montre à la télé...

À ce sujet, je vous conseille fortement la lecture du livre (disponible gratuitement en pdf) ''L'irrésistibl e émergence de la monnaie'' de Jean-Baptiste Bersac.

Sur ce, continuez votre excellent travail!
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0 #1 Ray Y. Adamson 17-09-2015 10:44
Court, simple, synthétique, efficace. Bref, du Juriste Curé!
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